Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a participé, hier matin, par visioconférence, à une réunion ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Cette réunion était consacrée à l’examen des développements graves que connaît la région orientale de la République démocratique du Congo et l’examen des moyens et des perspectives de renforcement du rôle et de la contribution de l’UA à la consolidation de la solution pacifique souhaitée à cette crise. Dans son allocution, prononcée lors de cette réunion, le ministre d’État, Ahmed Attaf a d’abord estimé que la situation dans la partie orientale de la République démocratique du Congo a atteint un stade critique. Face à cette escalade, l’Algérie condamne fermement toutes les violations commises par les groupes armés, y compris l’occupation récente de la ville d’Uvira au Sud-Kivu par la coalition AFC/M23. Plus précis, Attaf a relevé, premièrement, une dangereuse escalade militaire qui remet en question la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un État membre de l’UA, notamment la RDC. Deuxièmement, il a exprimé la grave préoccupation de l’Algérie face à la détérioration rapide de la crise humanitaire dans l’est de la RDC qui a provoqué le déplacement des millions de personnes exposées à une insécurité alimentaire aiguë.
Troisièmement, il a mis l’accent sur la détérioration croissante de la situation sur le terrain malgré des engagements audacieux pris par les parties dans le cadre des Accords de cessez-le-feu signés à Washington et à Doha. Des accords de paix que l’Algérie a salués les qualifiant de deux réalisations majeures qui portaient l’espoir de voir la paix et la stabilité dans la région rétablies par des moyens diplomatiques. Hélas, ce n’est pas le cas. Dans un tel contexte, l’Algérie a appelé à l’exploitation des mécanismes clés de l’UA pour faire face à la crise prolongée dans l’est de la RDC. Ce faisant, fait observer Attaf, les efforts collectifs renouvelés de l’UA doivent être guidés par trois priorités urgentes. À savoir : la priorité de la mise en œuvre et de la consolidation du cessez-le-feu, la priorité du renforcement des efforts politiques et diplomatiques entre les parties en conflit, ainsi que la priorité de se concentrer sur le traitement des causes profondes du conflit. Le ministre d’État a également souligné l’importance de dynamiser tous les mécanismes africains mis en place pour contribuer à l’élaboration d’une solution politique à cette crise, affirmant, dans ce contexte, que le rôle de l’Afrique doit compléter les efforts internationaux qui ont récemment abouti à la conclusion de deux accords importants, à savoir l’accord de Washington et l’accord de Doha. Après avoir « approuvé pleinement les propositions très significatives » du président de la Commission de l’UA, Attaf a réaffirmé que l’Algérie restera fidèle à son engagement à soutenir une solution africaine à cette crise, fondée sur un dialogue global et le respect total des principes énoncés dans la Charte des Nations unies et la Charte constitutive de l’UA. Pour conclure, Attaf a affirmé: « Nous avons pleinement confiance dans la capacité de l’Union africaine, en étroite collaboration avec les acteurs régionaux et internationaux, à tracer une nouvelle perspective pour la RDC et pour toute la région, une perspective qui ne soit pas définie par la confrontation, les conflits et la souffrance, mais plutôt par la coopération, la compréhension mutuelle et la prospérité partagée ».
Farid G.










































