La bande de Ghaza s’enfonce dans une catastrophe humanitaire d’une ampleur alarmante. C’est l’avertissement lancé samedi par le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui a tiré la sonnette d’alarme face à une situation qu’il qualifie de « sans précédent ». Selon l’ONU, 1,6 million de personnes sont aujourd’hui confrontées à des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire aiguë, conséquence directe du siège, des destructions massives et de l’effondrement des conditions de vie. Dans ses déclarations, Guterres a dénoncé une souffrance humaine atteignant des seuils critiques, appelant la communauté internationale à une intervention immédiate afin d’empêcher une dégradation irréversible de la situation. Il a insisté sur la nécessité d’assurer l’entrée rapide et sans entrave de l’aide humanitaire, bloquée par le maintien du siège imposé à l’enclave palestinienne. Au-delà de l’urgence humanitaire, le chef de l’ONU a rappelé que la racine de la crise demeure politique, soulignant que seule la fin de l’occupation et la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien peuvent ouvrir la voie à une paix juste et durable dans la région. La situation s’est encore aggravée ces derniers jours avec l’arrivée d’une dépression météorologique violente, qui a inondé les camps de déplacés, déjà fragilisés par des mois de bombardements et de destructions. Des milliers de tentes, dépourvues de toute protection adéquate contre le froid et la pluie, ont été submergées. Les autorités sanitaires ont annoncé la mort d’un nourrisson d’un mois, victime du froid intense, portant à 13 le nombre de décès liés aux conditions climatiques extrêmes à Ghaza. L’UNRWA a, de son côté, renouvelé ses avertissements face à la détérioration dramatique des conditions de vie, provoquée par la pénurie aiguë de nourriture, de matériel d’hébergement et de produits de première nécessité. La tempête polaire « Biron » a révélé l’ampleur de la catastrophe : plus de 27 000 tentes détruites, 53 000 endommagées, et plus de 250 000 déplacés directement affectés, livrés à eux-mêmes dans des conditions indignes. Ces populations font face à des besoins urgents et vitaux : abris sécurisés, couvertures, chauffage, vêtements d’hiver, nourriture, eau potable et soins médicaux, notamment pour les enfants et les personnes âgées, particulièrement vulnérables. Dans ce contexte, l’inaction de la communauté internationale et son incapacité à mettre fin au siège constituent un facteur aggravant majeur de la crise. Les appels se multiplient pour que les donateurs, les organisations humanitaires et les institutions internationales assument pleinement leurs responsabilités, intensifient l’aide d’urgence et agissent sans délai afin de protéger des centaines de milliers de civils. À Ghaza, chaque jour qui passe sans action concrète rapproche un peu plus l’enclave d’un désastre humanitaire total, dont les conséquences pèseront durablement sur toute la région.
M. S.











































