Alors que les qualifications africaines pour la Coupe du monde 2026 semblaient avoir livré leur verdict définitif, un rebondissement juridique vient troubler l’ordre établi. Une plainte officielle déposée par le Nigéria auprès de la FIFA remet en question la qualification de la République démocratique du Congo et ravive les tensions autour d’un processus déjà très disputé.
La Fédération nigériane de football (NFF) a annoncé, ce mardi, avoir saisi officiellement la FIFA au sujet de présumées violations des règles d’éligibilité des joueurs par la République démocratique du Congo. Selon les dirigeants nigérians, certains éléments ayant évolué avec les Léopards ne rempliraient pas les critères requis pour représenter la sélection congolaise, notamment en raison de leur situation administrative et de leur nationalité. Une démarche qui pourrait, si elle aboutit, bouleverser l’issue des qualifications africaines. Au cœur de la plainte figure la question de la double nationalité. La NFF s’appuie sur une interprétation stricte des lois congolaises, qui n’autoriseraient pas la possession simultanée de deux citoyennetés. Or, d’après les informations avancées par la partie nigériane, plusieurs joueurs alignés par la RD Congo détiendraient une double nationalité, ce qui remettrait en cause leur éligibilité au regard du droit national congolais. Pour la Fédération nigériane, cette situation aurait conduit la FIFA à valider des dossiers incomplets ou non conformes. « La FIFA a été induite en erreur en validant l’éligibilité de ces joueurs », a déclaré le Dr Sanusi Mohammed, secrétaire général de la NFF. Selon lui, l’instance mondiale ne peut être tenue pour responsable de l’interprétation des lois nationales, mais doit être alertée lorsque celles-ci sont enfreintes par une fédération membre.
La FIFA face à un casse-tête juridique
Dans ses explications, le Dr Sanusi Mohammed insiste sur le fait que la loi de la République démocratique du Congo n’autorise pas la double nationalité. « Il n’appartient pas à la FIFA de connaître les lois internes de chaque pays ; c’est pourquoi nous avons officiellement attiré son attention sur cette question et nous attendons désormais son verdict », a-t-il précisé. Une déclaration qui souligne la complexité du dossier, à la croisée du droit sportif international et des législations nationales. Désormais, la balle est dans le camp de la FIFA. L’instance devra examiner si la RD Congo a effectivement enfreint les règlements relatifs à l’éligibilité des joueurs, qui exigent notamment que ceux-ci soient légalement autorisés à représenter leur pays selon les lois en vigueur. En cas de manquement avéré, des sanctions pourraient être envisagées, allant de simples avertissements à des décisions plus lourdes, comme une disqualification. Un tel scénario aurait des conséquences majeures sur la hiérarchie finale des qualifications africaines. Pour le Nigéria, cette plainte représente un ultime espoir de relancer sa course vers le Mondial 2026, après une campagne sportive jugée insuffisante pour décrocher une qualification directe. En cas de décision favorable, les Super Eagles pourraient être réintégrés dans le processus et prétendre à une place en barrages intercontinentaux. Ces barrages, qui doivent se disputer au Mexique, constituent la dernière porte d’entrée vers la Coupe du monde pour certaines sélections. Toutefois, cette option reste conditionnée au calendrier et à l’état d’avancement de la compétition. Si les rencontres n’ont pas encore eu lieu, le Nigéria pourrait espérer un repêchage in extremis. Dans le cas contraire, la décision de la FIFA pourrait surtout faire jurisprudence pour l’avenir.
Au-delà du duel Nigéria–RD Congo, ce dossier met en lumière les fragilités du système de contrôle de l’éligibilité des joueurs en Afrique, où les questions de nationalité et de binationaux sont fréquentes. Il rappelle aussi que les qualifications ne se jouent pas uniquement sur le terrain, mais parfois dans les couloirs feutrés des instances juridiques.
En attendant le verdict de la FIFA, une certitude demeure : la route africaine vers le Mondial 2026 n’a pas encore livré tous ses secrets.
Mohamed Amine Toumiat















































