Le partenariat stratégique intégré que veulent construire l’Algérie et la Tunisie sur la base des complémentarités économiques qui existent entre les deux pays, a fait un pas en avant vers sa concrétisation à la faveur de la 23e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne tenue à Tunis ce vendredi 12 décembre, sous la coprésidence du Premier ministre, Sifi Ghrieb, et de la cheffe du gouvernement tunisien, Mme Sarra Zaafrani. Ce partenariat stratégique a l’avantage de se construire sur fond de « convergence totale des positions des deux pays sur de nombreuses questions d’intérêt commun « , en particulier concernant la situation régionale et internationale parmi lesquelles la cause palestinienne et le dossier de la Libye, une convergence dont s’est félicité le Premier ministre, dans son allocution prononcée lors de la séance élargie de la 23e session. Sifi Ghrieb a salué également la coordination continue et intensive entre les deux pays pour faire face aux différentes menaces sécuritaires, notamment dans le domaine de la sécurisation des frontières communes, afin de réduire les risques liés au terrorisme, à la criminalité transnationale organisée, à l’émigration clandestine, à la contrebande sous toutes ses formes et au trafic de drogue. Au plan bilatéral, concrètement, un nombre important d’accords, de mémorandums d’entente et de programmes exécutifs -25, au total- couvrant plusieurs secteurs, ont été signés à cette occasion. Il s’agit, entre autres, de l’énergie, de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, de la diplomatie, de la santé, des transports, de l’enseignement supérieur, de, de l’eau, de la formation, de l’emploi,… Une large palette d’activités est concernée par ces accords, indiquant clairement la volonté des deux pays de resserrer les relations bilatérales et de les centrer sur les préoccupations communes. À ce résultat, il faut ajouter, toujours dans le cadre de cette session, les sept accords entre des opérateurs économiques des deux pays, signés la veille, lors du Forum économique mixte algéro-tunisien tenu sous la supervision du Premier ministre et de son homologue tunisienne, avec la participation de près de 210 entreprises économiques. Ces accords concernent les secteurs du tourisme, du textile, de l’automobile et de l’agroalimentaire. Le souci partagé de diversifier et d’intensifier les domaines de coopération a marqué ce Forum. Ce fut l’occasion de rappeler que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 2,3 milliards de dollars en 2024, en augmentation d’environ 12 % par rapport à l’année précédente, mais, comme l’a fait remarquer Sifi Ghrieb, les données statistiques indiquent que ce volume reste inférieur au potentiel des deux pays. En rappelant que la Tunisie se classe deuxième en Afrique parmi les partenaires commerciaux de l’Algérie, le Premier ministre a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer au renforcement de l’intégration et de la synergie dans la coopération et le partenariat, à travers « la création des conditions favorables à l’accroissement des échanges hors hydrocarbures, notamment en levant tous les obstacles structurels ou conjoncturels qui entravent le développement et la fluidité des échanges ». C’est également l’avis de la cheffe du gouvernement tunisien qui, tout en se félicitant de la dynamique caractérisant les échanges économiques bilatéraux dans les domaines commerciaux et d’investissement, estime qu’ils doivent être relancés pour augmenter leur volume. L’Algérie, a affirmé Sifi Ghrieb, s’est engagée à poursuivre son action « avec diligence et de manière coordonnée » pour mettre en œuvre les conclusions de la 23e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, conformément aux hautes directives des dirigeants des deux pays, au service des aspirations des deux peuples frères et en fidélité à leurs sacrifices communs. Le Premier ministre estime qu’il est possible de nouer des partenariats bilatéraux productifs et rentables dans plusieurs domaines, après l’adoption d’une feuille de route clairement définie, et la mise en place de mécanismes concrets selon un calendrier clair, en vue de concrétiser les projets de coopération dans les secteurs vitaux et prioritaires.
M’hamed Rebah













































