Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé lundi son indignation face aux frappes de drones au Soudan qui ont coûté la vie à des dizaines de civils.
« Le chef de l’ONU est consterné par les informations faisant état de la mort de dizaines d’enfants et d’autres civils lors des dernières attaques meurtrières dans le Sud-Kordofan », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué. Au moins trois frappes distinctes de drones ont été signalées dans la ville de Kalogi le 4 décembre. Deux d’entre elles ont touché une école maternelle et la troisième un hôpital où les blessés avaient été transportés pour y être soignés. Le même jour, dans le Nord-Kordofan, une frappe aérienne a touché un convoi humanitaire transportant de l’aide alimentaire vers le Nord-Darfour, endommageant un camion du Programme alimentaire mondial (PAM) et blessant gravement le conducteur. « Le secrétaire général déplore cette nouvelle attaque contre les opérations humanitaires à un moment où les besoins sont criants », indique le communiqué. M. Guterres a condamné toutes les attaques contre des civils et des infrastructures civiles, avertissant que le fait de prendre pour cible des établissements scolaires et médicaux pouvait constituer une violation du droit international humanitaire. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état d’un bilan de 114 morts, dont 63 enfants, et 35 blessés, à la suite de ces frappes répétées dans l’Etat du Kordofan du Sud, qui ont touché une école maternelle et, à au moins trois reprises, l’hôpital rural voisin de Kalogi. Les survivants des attaques du 4 décembre ont été transférés à l’hôpital Abu Jebaiha, dans le Sud-Kordofan, pour y être soignés, et des appels urgents sont lancés pour des dons de sang et d’autres formes d’aide médicale. « Il est inquiétant de constater que les ambulanciers et les secouristes ont été pris pour cible alors qu’ils tentaient de transporter les blessés de la maternelle à l’hôpital », a affirmé sur les réseaux sociaux, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
MSF appelle l’armée et les FSR à garantir la protection et l’accès des personnels médicaux et humanitaires
L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a exhorté les parties en conflit au Soudan à garantir la protection et l’accès des personnels médicaux et humanitaires après une série d’attaques. « Les deux camps doivent permettre aux humanitaires et au personnel médical de circuler librement, de bénéficier d’une protection et d’accéder aux populations », a déclaré lundi son président, Javid Abdelmoneim. Javid Abdelmoneim s’inquiète aussi de la sécurité du personnel médical au Soudan où, fin octobre, les FSR ont pris El-Facher, capitale de l’Etat du Darfour-Nord, dernier bastion de l’armée dans la vaste région de l’ouest du Soudan. L’avancée finale des FSR, après un siège acharné de 18 mois, a été marquée par des informations faisant état d’atrocités généralisées. « Un élément reste constant, peu importe où vous soyez au Soudan et peu importe qui contrôle le territoire : ce sont les attaques contre les structures de santé et les blocages entravant les mouvements de fournitures et la prestation de soins », souligne le chef de MSF.
L’attaque contre une école et un hôpital a fait 114 morts
Des frappes de drones menées par les FSR, le 4 décembre, contre un hôpital et une école maternelle de Kalogi, dans le sud du pays, ont fait 114 morts dont 63 enfants, a annoncé lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), citant un nouveau bilan.
« Des frappes répétées dans l’Etat du Kordofan du Sud, au Soudan, ont touché une école maternelle et, à au moins trois reprises, l’hôpital rural de Kalogi, situé à proximité. Le bilan s’élève à 114 morts, dont 63 enfants, et 35 blessés », a annoncé sur les réseaux sociaux le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, citant une estimation du système de l’OMS de surveillance des attaques contre les soins de santé. Le chef de l’unité administrative de Kalogi, Essam al-Din al-Sayed, a annoncé dimanche que trois frappes avaient touché le 4 décembre « une école maternelle, puis un hôpital », puis « des personnes qui tentaient de secourir les enfants », dans cette ville du Kordofan du Sud contrôlée par l’armée soudanaise. Ce responsable local avait alors imputé l’attaque aux FSR, en guerre avec l’armée depuis avril 2023, et à leurs alliés du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord.
R. I.










































