Des dizaines de Marocains se sont rassemblés vendredi soir devant le Parlement à Rabat pour réaffirmer leur rejet catégorique de toute forme de normalisation « traîtresse » avec l’entité sioniste, tout en renouvelant leur solidarité populaire inébranlable avec la Palestine. La manifestation a été organisée à l’appel de la Groupe de travail nationale pour la Palestine, dans un contexte où la guerre contre Ghaza continue de dévaster des milliers de vies palestiniennes. Les participants ont scandé des slogans exigeant la fin des accords « funestes » signés avec l’entité sioniste, qu’ils accusent de violer de manière répétée le cessez-le-feu dans la bande de Ghaza et de poursuivre une politique génocidaire contre les civils palestiniens.
Les manifestants ont appelé à un arrêt immédiat de l’agression visant Ghaza, rappelant leur solidarité « absolue » avec le peuple palestinien, tant en Cisjordanie que dans la bande assiégée. Ils ont également exhorté la communauté internationale à assumer « sans délai » ses responsabilités pour protéger les civils et mettre un terme aux politiques de famine et de déplacement forcé qui ravagent le territoire. Abderrahim Chikhi, membre du Groupe de travail national pour la Palestine, a expliqué que cette mobilisation s’inscrit dans la continuité d’un « long chemin de lutte populaire au Maroc », malgré l’annonce d’accords de cessez-le-feu. Il a rappelé que l’expérience démontre « encore et toujours » que ces accords sont systématiquement violés par l’entité sioniste et son armée. Selon lui, la mobilisation se poursuivra « jusqu’à l’arrêt réel de la guerre, la levée du blocus sur Ghaza et la restitution de tous les droits du peuple palestinien ». Chikhi a affirmé que la manifestation portait également « un message clair : la nécessité d’abroger la normalisation », une politique qu’il accuse les responsables marocains de poursuivre malgré l’opposition constante du peuple marocain.
Il a souligné que la forte participation s’explique aussi par la proximité de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée le samedi suivant, pour laquelle sont prévues de nombreuses initiatives nationales et internationales appelant à la libération de la Palestine et à l’établissement d’un État indépendant avec El-Qods comme capitale. De son côté, Aziz Hennawi, secrétaire général de l’Observatoire marocain contre la normalisation, a rappelé que cette action s’inscrit dans la continuité d’une longue série de mobilisations depuis l’opération Toufane al-Aqsa et tout au long de la guerre d’extermination menée contre le peuple palestinien. Il a assuré que « le soulèvement populaire marocain se poursuivra tant que l’occupation continuera ses crimes et que la conspiration internationale s’obstinera à blanchir l’image de l’entité et à déformer la réalité de la cause palestinienne ».
À Londres, 90 arrestations lors d’une manifestation
Au même moment, à Londres, la police britannique a arrêté samedi au moins 90 manifestants lors d’un rassemblement dénonçant l’interdiction du groupe Palestine Action décidée au mois de juillet. Des militants avaient convergé vers Tavistock Square pour protester contre le classement de l’organisation comme entité « proscrite », alors qu’elle est connue pour ses actions directes ciblant les entreprises liées au complexe militaro-industriel sioniste. Les manifestants brandissaient des pancartes affirmant « Je suis contre le génocide » ou « Je soutiens Palestine Action » avant que la police n’intervienne massivement pour procéder aux arrestations. Dans un communiqué publié sur la plateforme X, la police londonienne a confirmé avoir interpellé au moins 90 personnes. Fondée en 2020, Palestine Action s’est illustrée par ses opérations destinées à paralyser les usines et infrastructures de sociétés collaborant avec l’appareil militaire sioniste. L’une des plus retentissantes fut l’action menée contre l’usine de la firme israélienne Elbit Systems à Bristol, qui avait interrompu la production de drones. La première étape vers la désignation du groupe comme organisation « terroriste » a débuté après l’incursion de militants dans la base aérienne de Brize Norton, relevant de la Royal Air Force, en juin dernier. Ils avaient aspergé de peinture rouge les moteurs de deux avions impliqués, selon eux, dans des opérations militaires au Moyen-Orient, tout en brandissant des drapeaux palestiniens. Le 2 juillet, la Chambre des communes a adopté le projet de loi prohibant la structure, suivie le lendemain par la Chambre des lords. Palestine Action a immédiatement saisi la Haute Cour pour tenter d’en empêcher l’application, mais la demande a été rejetée le 4 juillet. Depuis le 5 juillet, intégrer ou soutenir Palestine Action est passible de peines allant jusqu’à quatorze ans de prison. Le simple fait de porter un t-shirt ou un badge du groupe peut entraîner une peine allant jusqu’à six mois de détention. La police britannique a procédé à des centaines d’arrestations depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction. Entre Rabat et Londres, deux scènes éloignées géographiquement mais unies par un même fil rouge : la résistance citoyenne à la normalisation, à la répression et à la logique de guerre. La mobilisation continue à s’élargir malgré les pressions, rappelant que la question palestinienne reste un pivot moral et politique pour des millions de personnes à travers le monde qui refusent l’effacement des droits, la criminalisation de la solidarité et l’impunité de la violence armée.
M. S.













































