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UNE DÉCLARATION DE SON MINISTRE DE L’INTÉRIEUR : La France veut réengager la discussion avec l’Algérie

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Le geste humanitaire du président Abdelmadjid Tebboune, à la demande de son homologue allemand, qui a permis à la libération de Boualem Sansal, a conduit les responsables français à émettre des signaux montrant une volonté d’apaisement de la tension qui marque les relations algéro-françaises depuis de longs mois.
Ces signaux ont commencé à apparaître dans l’espace médiatique français à travers, notamment, une déclaration faite, ce jeudi, par le ministre de l’Intérieur, Laurent Núñez, qui a annoncé qu’il était fort probable qu’il se rende prochainement en Algérie. Il a précisé qu’une éventuelle visite en Algérie « pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans le dialogue, d’autant plus que la détérioration des relations bilatérales a atteint un niveau inacceptable ». En référence, sans doute, au comportement de son prédécesseur, Bruno Retailleau, qui avait multiplié les déclarations anti-algériennes, le nouveau ministre français de l’Intérieur estime que « la stratégie de confrontation avec l’Algérie est inefficace et n’a pas porté ses fruits ». Il plaide pour l’ouverture d’un nouveau chapitre avec l’Algérie. Auparavant, il avait appelé à un retour au dialogue et à une désescalade pour rétablir la confiance entre les deux pays. Laurent Núñez a confirmé cette tendance dans l’entretien qu’il vient d’accorder au média français, La Tribune Dimanche. Il explique que « ce qui a permis de renouer avec l’Algérie, c’est d’abord notre volonté affichée au sein du gouvernement de rediscuter. C’est cette posture que j’ai aussi adoptée dès mon arrivée au ministère », assure le ministre. Évoquant la libération de Boualem Sansal, le ministre parle d’un « geste d’humanité » et « d’un geste d’apaisement ». « Il est très encourageant pour le réengagement de la discussion, notamment dans les domaines qui me concernent directement comme la coopération sécuritaire, avec la lutte antiterroriste, et contre la criminalité organisée, le renseignement et les questions migratoires », se félicite le ministre. « « Je crois être apprécié en Algérie, pays avec lequel j’ai toujours beaucoup travaillé, que ce soit quand j’étais à la tête de la DGSI ou coordinateur du renseignement », explique Laurent Nunez qui évoque ses origines pieds-noirs. Pour rappel, le président français Emmanuel Macron a remercié le président Tebboune pour la grâce accordée à Boualem Sansal et a réaffirmé la volonté de Paris de poursuivre le dialogue avec l’Algérie sur toutes les questions d’intérêt commun entre les deux pays.

Respect de la souveraineté de l’Algérie
Au début de ce mois, le président Tebboune a reçu un message de vœux du président Macron, à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération. « À l’occasion de la commémoration de l’anniversaire du 1er Novembre, je tiens à vous adresser, ainsi qu’au peuple algérien, mes chaleureuses félicitations et mes vœux les meilleurs », lit-on dans ce message. Presque simultanément, le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, marquait une rupture avec les nostalgiques du colonialisme, en insistant sur « le respect de la souveraineté de l’Algérie » et de son gouvernement, et en promettant de « ne jamais faire de la question de l’Algérie un sujet de politique intérieure en France ».
C’est dans ce sens qu’est intervenu, récemment, l’historien français, Benjamin Stora, sur la chaîne algérienne AL24news, en appelant la France à accepter ce qu’est l’Algérie, insistant sur la nécessité d’admettre la « souveraineté algérienne » et son « nationalisme ». Il a affirmé que « la France et l’Algérie sont condamnées à s’entendre de par leur Histoire et leur géographie », soulignant qu' »il n’est pas possible que la France se désintéresse de ce qu’est l’Algérie, ce pays continent ». Pour l’historien français, chaque crise est une opportunité de tirer des leçons et de repartir sur d’autres bases ». Il a fait part de sa crainte de l’arrivée de l’extrême droite française au pouvoir: « Peut-être que d’ici deux ans, ces gens risquent d’arriver au pouvoir en France », dira-t-il.
M’hamed Rebah

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