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LES INTEMPÉRIES RAVAGENT LES CAMPS DE DÉPLACÉS : Alerte sur une « catastrophe humanitaire insoutenable » à Ghaza

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Le premier assaut hivernal sur Ghaza n’a rien d’un simple épisode météorologique. Ce samedi, un système dépressionnaire accompagné de pluies torrentielles et de vents violents a transformé les camps de déplacés en zones sinistrées, inondant des dizaines de tentes et aggravant une situation humanitaire déjà à bout de souffle.
Dans la zone d’Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younès, les scènes de chaos se répètent : tentes noyées sous les eaux, familles impuissantes, enfants grelottant dans la boue glacée. Selon la Défense civile de Ghaza, ses équipes interviennent depuis l’aube dans plusieurs camps submergés. Le service indique que les fortes pluies qui ont accompagné la dépression ont provoqué « l’inondation de dizaines de tentes abritant des déplacés », rendant certaines zones totalement impraticables. Pour près d’un million et demi de Palestiniens chassés de leurs foyers par deux ans de bombardements, de blocus et de famine organisée, l’arrivée du froid ne signe pas seulement un changement de saison : elle amplifie un désastre humanitaire que rien ne semble enrayer. Le bureau gouvernemental de l’information a prévenu vendredi que l’hiver « creuse davantage la tragédie » de centaines de milliers de familles vivant dans des tentes déjà déchirées par les vents et imbibées par des pluies incessantes. L’alerte résonne comme un cri dans le vide, tant les appels précédents n’ont rencontré que l’inertie internationale. Le porte-parole de la résistance palestinienne, Hazem Qassem, pointe la responsabilité politique du silence arabe. Il affirme que « la catastrophe qui frappe Ghaza, et que l’hiver rend encore plus brutale, exige une position claire de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique », rappelant que la population continue de subir « une guerre d’extermination camouflée », malgré l’annonce d’une cessation des hostilités.
La restriction persistante de l’aide, le maintien du blocus et le refus d’autoriser la reconstruction transforment la vie quotidienne en un champ de ruines sans horizon. De son côté, le Front populaire dénonce une « utilisation de l’hiver comme arme d’extermination supplémentaire ». Le mouvement souligne que l’inondation massive des tentes est le résultat direct des politiques de l’occupation, qui bloque l’entrée de fournitures essentielles, empêche l’acheminement des tentes et refuse toujours l’autorisation de faire entrer des unités d’hébergement préfabriquées, pourtant indispensables. Le mouvement appelle les garants du cessez-le-feu à agir immédiatement pour forcer l’ouverture des points de passage. Le Front démocratique pour la libération de la Palestine exige, lui, une mobilisation généralisée pour fournir les équipements nécessaires à la survie des habitants de Ghaza. Pour le mouvement, le silence international face à ces scènes d’inondation n’est rien de moins qu’« une tache de honte sur la conscience humaine ». La même indignation se retrouve au sein du mouvement des Moudjahidine palestiniens, qui estime que la détérioration de la situation dans les camps — où l’eau froide traverse les tentes et où la boue engloutit les rares biens personnels — est une « conséquence directe du blocus israélien et du mutisme mondial ». Le mouvement presse les garants du cessez-le-feu d’intervenir pour ouvrir les passages et permettre l’entrée des produits de base. Dans un Ghaza dévasté par deux ans de bombardements qui ont ravagé les infrastructures, où plus d’un million et demi de personnes survivent dans des tentes trouées par le froid, l’eau et les vents, chaque nouvelle pluie devient un fléau. Et sous le ciel lourd de l’hiver, ce fléau continue de révéler la même vérité : tant que le blocus persistera, la saison ne changera rien à l’injustice qui consume encore le quotidien des Palestiniens. Cette situation dramatique se déploie dans un silence international de plus en plus assourdissant, alors même que chaque rafale de vent et chaque goutte de pluie met en péril des vies déjà brisées. Le cœur de l’hiver ne fait que commencer, mais dans les camps de Ghaza, la catastrophe a déjà atteint son paroxysme.
M. Seghilani

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