Accueil À LA UNE PILLAGE DES RESSOURCES DU PEUPLE SAHRAOUI : Les complices économiques du Maroc 

PILLAGE DES RESSOURCES DU PEUPLE SAHRAOUI : Les complices économiques du Maroc 

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Au mépris du droit international et des arrêts de la Cour de justice européenne (CUJE), qui a déclaré caducs les contrats signés entre le Maroc et des pays membres de l’UE, englobant, dans leur espace géographique de mise en œuvre, des territoires sahraouis occupés, le pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui continue.

Ce pillage constitue « le pilier financier » sur lequel repose, depuis des décennies, l’occupant marocain, qui consolide son occupation illégale par un réseau économique international, affirme le site britannique d’information « Middle East Eye » qui a rendu publique récemment, une longue enquête sur cette oeuvre coloniale d’appauvrissement des territoires sahraouis. L’enquête, menée auprès d’activistes sahraouis et étrangers, documente le réseau économique international qui finance l’occupation marocaine et les mécanismes par lesquels le Maroc pille les ressources naturelles du peuple sahraoui. Ces mécanismes lui permettent de fouler aux pieds la légalité internationale avec la complicité de certains membres de l’UE et d’un réseau d’euro-députés corrompus comme l’a révélé l’enquête menée par la justice belge il y a deux ans. L’enquête du « Middle East Eye », intitulée « 50 ans de pillage: comment le Maroc et ses alliés profitent du Sahara occidental », met en lumière comment des entreprises étrangères continuent d’exploiter les ressources de la dernière colonie d’Afrique, tandis que le Maroc tente de redorer son image et de blanchir l’occupation grâce à des projets d’énergies renouvelables installés sur le territoire occupé. S’appuyant sur les témoignages de ces activistes, le site soutient que la région d’El Guerguerat, au sud du Sahara occidental occupé, constitue un véritable « couloir de pillage », car elle abrite la seule route par laquelle le Maroc exporte des marchandises depuis les territoires occupés. « Le flux constant de ces marchandises -phosphates, poisson et produits agricoles- alimente le système économique qui soutient l’occupation », souligne-t-il. Il faut rappeler que l’idée du hub transatlantique que le Maroc tente de vendre à des pays africains enclavés repose justement sur le développement d’une infrastructure dans la région d’El-Guerguerat occupée.

Un dispositif machiavélique au mépris du droit international 

Le site britannique cite dans ce cadre, le conseiller spécial du président sahraoui pour les ressources naturelles et les affaires juridiques, Abi Bouchraya El-Bachir, qui estime que le pillage constitue « une forme de colonialisme économique ». Les entreprises étrangères commerçant avec le Maroc au Sahara occidental « participent au financement et au renforcement de l’occupation, violant le droit international et encourageant la culture de l’impunité », a-t-il ajouté. Il a, ainsi, affirmé au média britannique que le double objectif du Maroc est de piller les richesses sahraouies et de priver le peuple sahraoui de la possibilité de construire un État économiquement viable, accusant la communauté internationale de « céder au chantage marocain ». C’est une manœuvre machiavélique fomentée par le Maroc et ses soutiens qui veulent priver le peuple de la République arabe sahraouie démocratique de moyens pouvant lui permettre d’être viable et surtout de garantir à son peuple une souveraineté notamment sur le plan économique. Eric Hagen de l’Observatoire internationale de surveillance des ressources naturelles au Sahara occidental, « Western Sahara Resource Watch » (WSRW), a présenté, de son côté, des données sur les réseaux internationaux qui permettent la poursuite du pillage. Il a décrit un réseau complexe d’entreprises européennes, de compagnies maritimes et d’institutions financières qui facilitent l’extraction et l’exportation de phosphates et d’autres ressources. « Le phosphate sahraoui pillé est vital pour le financement de l’occupation marocaine », a-t-il soutenu, accusant directement les entreprises européennes d’ignorer les décisions de justice et de privilégier les profits aux droits humains. « Elles manipulent les systèmes et ignorent les décisions des tribunaux européens. Ces révélations confirment l’existence de réseaux d’entreprises européennes qui contournent les lois internationales. L’existence de ce réseau a été révélée depuis le conflit de la Bosnie Herzégovine en s’improvisant soutiens de la Serbie objet d’un boycott décidé par le Conseil de sécurité de l’ONU, et récemment les preuves de son implication dans l’occupation des territoires Sahraouis se sont accumulées. Les principes de l’occupant marocain et ses soutiens européens, passent avant les principes », a déploré Eric Hagen. La militante sahraouie Mintu Al-Khatat,  interrogée par Middle East Eye, a témoigné en établissant un lien direct entre les intérêts économiques et les souffrances quotidiennes du peuple sahraoui. 

La collaboration Maroc-UE contraire à la légalité internationale 

Elle a estimé, en outre, que le pillage des ressources sahraouies en phosphate et en produits de la pêche hypothèque l’avenir de la population autochtone, dénonçant le renforcement de la collaboration entre le Maroc et les entreprises étrangères pour piller le Sahara occidental. Pour sa part, Mamina Mohamed Fadel El Hachemi de l’agence sahraouie d’information « Equipe Média », a expliqué comment les richesses du Sahara occidental se sont transformées en une source constante de souffrance, dénonçant l’utilisation, par l’occupant marocain, des projets d’énergies renouvelables pour effacer l’identité sahraouie et renforcer l’occupation. L’objectif d’Equipe Média est de montrer que ce conflit n’est pas seulement un différend territorial, mais une lutte pour la survie et les ressources », a-t-il déclaré. L’enquête examine également les racines historiques du conflit au Sahara occidental, inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. Elle jette la lumière, par ailleurs, sur la répression subie par les militants sahraouis des droits humains dans les villes occupées et rappelle les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui établissent que tout accord entre l’UE et le Maroc incluant le Sahara occidental est illégal sans le consentement du peuple sahraoui. Dans ce cadre, il faut rappeler que  durant l’université d’été des cadres de la RASD et du Polisario organisée l’été dernier  à Boumerdès, il a été décidé l’institution d’une instance chargée des poursuites judiciaires à l’encontre les firmes étrangères impliquées dans le pillage des ressources naturelles sahraouies. Le Maroc, appuyé par ses soutiens, notamment européens, s’appuie sur des réseaux même informels pour contourner la légalité internationale et surtout le droit international pour piller les ressources naturelles. C’est une œuvre soutenue par les anciennes puissances coloniales qui se font  complices d’une œuvre de pillage menée avec comme but inavoué, priver la future Rasd de moyens lui permettant d’assurer sa souveraineté et surtout la stabilité de ses institutions.

Slimane B.

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