Accueil À LA UNE SELON PLUSIEURS OBSERVATEURS : Les jours de la junte malienne sont comptés

SELON PLUSIEURS OBSERVATEURS : Les jours de la junte malienne sont comptés

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La junte dirigée par Assimi Goïta qui a pris le pouvoir au Mali est en train de perdre du terrain. Aujourd’hui son bastion de la capitale Bamako risque de tomber aux mains des Djihadistes du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jamaat Nusrat Al Islam wal mouslimine –Jnim-), affilié à Al-Qaïda. 

La capitale est en effet assiégée et plusieurs pays occidentaux ont recommandé à leurs ressortissants de quitter le Mali qui est en train de sombrer petit à petit dans le chaos au point ou certaines chancelleries ont prédit la chute imminente de la junte au pouvoir.

Il faut rappeler que Goïta qui avait tenté, lors de sa prise du pouvoir de se présenter en rassembleur du peuple malien et comme l’élément qui pourrait unir les maliens a commis l’erreur de dénoncer le 25 janvier 2024 l’accord d’Alger conclu en 2015 avec les mouvements Azawad et certains groupes djihadistes. Cette mesure a provoqué une vague d’insécurité dans la région du pays alimentée par les exactions de l’armée malienne et les paramilitaires du groupe russe Wagner appelés à la rescousse pour appuyer les opérations de ratissage menées dans la bande du Sahel.

Pour resserrer leur étau sur la capitale, les groupes affilés au JNIM ont lancé une cague d’opérations qui ont visé les convois de ravitaillement en carburants et en produits de première nécessité. Cette vague de violence qui a fait des centaines de victimes parmi les populations des régions nord, a contraint Goïta à décréter des mesures de rationnement parmi lesquels la limitation des déplacements des Maliens et l’arrêt des cours dans tous les cycles d’enseignement.

Selon Seidik Abba, président du Centre international de réflexions et d’études sur le Sahel (Cires), cité par la BBC, le Jnim est particulièrement présent sur les axes routiers venant de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, par où transite la majorité des biens qu’importe le Mali. Même sous escorte, les convois de carburant sont fréquemment pris pour cibles. Selon le groupe jihadiste dirigé par Iyad Ag Ghaly, le blocus est une mesure de représailles à l’interdiction par les autorités maliennes de vendre du carburant hors stations-service en milieu rural, où il est généralement transporté et vendu dans des jerricans. La mesure avait pour but d’assécher les moyens d’approvisionnement des jihadistes, affirment les autorités.

La junte au pouvoir qui est aux abois, et qui risque même de perdre le soutien de ses alliés de l’Alliance des Etats du Sahel –AES (Niger et Burkina Faso), ne contrôle plus une large partie du territoire du pays devenu aux mains des différents groupes armés soutenus par des puissances occidentales qui verraient d‘un bon œil leur retour au pays pour profiter de ses ressources. 

La France qui a été chassée du Mali et qui a évacué en 2022n ses derniers soldats déployés dans le cadre des opérations Serval et Barkhane, est en train de traiter, en sous-main avec certains groupes pour créer les conditions de son retour à son ancienne colonie. Israël, les Etats Unis ont mandaté le Maroc et les Emirats pour créer un climat favorisant l’installation d’un Etat islamiste qui serait la copie conforme du régime de Joulani en Syrie, qui a déclaré son allégeance à l’axe Washington-Tel-Aviv- Emirats arabes unis. Il faut rappeler dans ce cadre que Abu Dhabi a versé une rrançon de 40 millions de dollars pour faire libérer un officier des services secrets présenté comme un trafiquant d’or mais qui en réalité était en mission au Mali pour coordonner l’acheminement de mercenaires colombiens au Soudan via le Tchad.

La chute du Mali dans l’escarcelle des groupes affiliés à Al Qaida pourrait être une source de déstabilisation de tous les pays de la région du Sahel. Le Mali fait face à une crise sécuritaire depuis 2012, nourrie notamment par les violences du Jnim, mais aussi de l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes communautaires. La junte, au pouvoir depuis deux coups d’Etat, en 2020 puis 2021, peine à endiguer les attaques jihadistes sur le terrain. Aujourd’hui le spectre de la nébuleuse des groupes terroristes source d’insécurité dans le Mali est large et Goïta, qui a voulu redessiner la carte des équilibres politiques dans le pays en dénonçant des accords et en nouant de nouvelles alliances a précipité la déliquescence de son pouvoir et mis en danger la souveraineté de son pays. 

Il faut rappeler dans ce contexte que ses positions inamicales à l’égard de l’Algérie l’ont privé d’un allié sûr et surtout sincère qui aurait pu, le soutenir dans les moments difficiles que traverse le pays et qui aurait même pu tenter un nouveau dialogue avec les tribus Azawad et les groupes armés qui infestent le nord du pays. Assimi Goïta a choisi la mauvaise carte et c’est ce qui pourrait précipiter sa chute.

Slimane B.

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