L’adjoint du coordinateur humanitaire des Nations unies au Soudan, Antoine Jrier, a affirmé que la situation humanitaire dans certaines régions du pays demeure préoccupante en raison de la poursuite des violences et de l’augmentation du nombre de victimes parmi les civils et les travailleurs humanitaires.
Dans un entretien accordé samedi à la chaîne Al-Qahira Al-Ikhbariya (Le Caire Info), le responsable onusien a précisé que « la situation humanitaire se détériore gravement dans plusieurs Etats du Soudan en raison de la recrudescence des violences et des meurtres de civils ». Il a appelé à « rassembler les parties soudanaises autour d’une table de négociations globale afin de mettre un terme aux violations répétées et de soulager les souffrances des civils par une solution politique durable garantissant leur vie et leur dignité », soulignant que la protection des travailleurs humanitaires est « une priorité absolue ». Jrier a estimé que « faire preuve de laxisme envers les auteurs de ces crimes compromet les efforts visant à sauver des vies et entrave l’acheminement de l’aide aux populations assiégées. Il a appelé à des « mesures fermes, notamment la poursuite des auteurs d’attaques contre les travailleurs humanitaires, car l’impunité encourage davantage d’abus ». Dans le même contexte, M. Jrier a déclaré que les Nations unies ont constaté « une propagation généralisée d’épidémies dans plusieurs régions », ce qui a entraîné de nombreux cas de maladies parmi la population. Il a expliqué que la dégradation de la situation sanitaire est liée à l’effondrement des services médicaux et à la difficulté d’accès aux zones sinistrées. Enfin, il a précisé que le Soudan fait face depuis deux mois à une nouvelle vague de choléra, notamment dans la région du Darfour, et que l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) travaillent conjointement avec des partenaires locaux pour endiguer l’épidémie et limiter sa propagation. En cours depuis avril 2023, le conflit opposant l’armée soudanaise aux Force de soutien rapide (FSR) a fait des milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l’ONU. Un total de 3 240 familles ont fui El-Fasher, la capitale du Darfour-Nord, pour se réfugier dans la ville voisine de Tawila, dans l’ouest du Soudan, à la suite d’attaques menées par les Forces de soutien rapide (FSR), a indiqué samedi un organe local de coordination. Les déplacés, estimés à près de 16 200 personnes, ont « un besoin urgent de nourriture, de médicaments, d’eau potable, d’assainissement, d’abris et de soutien psychologique », a alerté la Coordination générale des déplacés et des réfugiés dans un communiqué. L’organisation a averti que ces civils déplacés « font face à une dégradation alarmante de leurs conditions de vie à mesure que leurs besoins essentiels augmentent ». Cet exode intervient après la prise d’El-Fasher par les FSR le 26 octobre, lors de laquelle des massacres de civils ont été signalés par des organisations locales et internationales. Vendredi, Médecins sans frontières (MSF) a fait état d’une forte hausse des cas de malnutrition parmi les civils déplacés d’El-Fasher.
R. I.













































