Accueil ACTUALITÉ LA DÉRIVE FASCISTE DU POUVOIR SIONISTE : « Guerre contre les prisonniers palestiniens »

LA DÉRIVE FASCISTE DU POUVOIR SIONISTE : « Guerre contre les prisonniers palestiniens »

0

La tension s’intensifie dans les territoires occupés après la validation, par la commission de la sécurité nationale du Knesset sioniste, d’un projet de loi autorisant l’exécution des prisonniers palestiniens. Cette décision, soutenue par le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, et portée par le parti d’extrême droite “Puissance juive”, suscite une vague d’indignation au sein des mouvements palestiniens et des organisations de défense des droits humains. La résistance palestinienne, à travers le mouvement Hamas, a vivement condamné cette initiative qu’elle qualifie de “preuve flagrante du visage fasciste et criminel de l’occupation”. Dans un communiqué, le mouvement a affirmé que cette mesure “viole ouvertement toutes les conventions internationales et les normes humanitaires”. Hamas a exhorté les Nations unies et les institutions internationales à “agir sans délai pour empêcher cette législation raciste et meurtrière”, appelant à la mise en place “de comités internationaux pour inspecter les prisons israéliennes et documenter les atrocités commises contre les détenus palestiniens.”

Le Centre pour la défense des prisonniers condamne
Le Centre palestinien pour la défense des prisonniers a qualifié l’approbation en première lecture du projet de loi de “crime de guerre israélien caractérisé”. Selon l’organisation, “le gouvernement d’extrémisme et de terreur israélien prouve une fois encore qu’il se nourrit du sang et des souffrances des prisonniers palestiniens dans les geôles de l’occupation.” Le centre a averti que cette politique “vaudra cher aux Israéliens eux-mêmes” et qu’elle “pourrait plonger la région dans une nouvelle spirale de violence et d’instabilité”. Il a appelé la communauté internationale à “assumer ses responsabilités légales et morales” face à ce qu’il considère comme une dérive totalitaire du régime sioniste. Cette escalade intervient alors que la situation dans les prisons israéliennes atteint un seuil critique. Plus de 10 000 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, sont actuellement détenus dans des conditions jugées inhumaines. Des rapports de plusieurs ONG israéliennes et internationales dénoncent les tortures physiques, la privation de soins médicaux et le durcissement extrême des conditions d’incarcération sous la supervision du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir. Ce dernier a imposé la réduction des rations alimentaires, restreint les visites familiales et limité les possibilités d’hygiène des prisonniers.

Un projet de loi fondé sur la haine
Le texte en question prévoit la peine de mort “pour toute personne ayant causé intentionnellement ou par négligence la mort d’un Israélien, pour des raisons racistes ou de haine envers Israël”. Introduit pour la première fois en mars 2023 par Itamar Ben Gvir, le projet avait déjà été validé en lecture préliminaire avant d’être relancé cette semaine, avec le soutien affiché du Premier ministre Netanyahou. Gal Hirsch, coordinateur des affaires des otages au sein du bureau du Premier ministre, a confirmé ce soutien au cours des débats de la commission parlementaire : “J’étais auparavant opposé au projet, en raison du risque pour les otages encore vivants à Ghaza, mais cette opposition n’a plus lieu d’être.” Ce virage politique marque un renforcement du pouvoir des extrémistes religieux et ultranationalistes au sein du gouvernement israélien. L’objectif, selon plusieurs analystes, est de donner des gages idéologiques à la frange la plus radicale de la coalition au pouvoir, alors que la guerre contre Ghaza et la répression en Cisjordanie occupée provoquent un isolement croissant d’Israël sur la scène internationale.

Un contexte de guerre et d’impunité
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre menée par Israël contre le peuple palestinien à Ghaza et en Cisjordanie a entraîné des dizaines de milliers de morts et une vague d’arrestations massives. Les prisons israéliennes sont devenues, selon les organisations de défense des droits humains, “des chambres noires où la torture et la négligence médicale sont utilisées comme armes politiques”. Lundi encore, la Commission des prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens ont annoncé le décès du détenu Mohamed Hussein Mohamed Ghawadra, âgé de 63 ans, originaire de Jénine, mort dans la prison de “Ganot” (anciennement Nafha et Rimon). Il avait été arrêté en août 2024. Avec son décès, le nombre de prisonniers palestiniens morts depuis le début de la guerre contre Ghaza atteint 81 personnes dont les identités ont été confirmées. Pour Hamas et les défenseurs des prisonniers, cette mort symbolise la brutalité d’un système carcéral transformé en instrument d’extermination lente. “Chaque prisonnier est aujourd’hui une cible vivante de la vengeance sioniste”, souligne un porte-parole du Centre palestinien pour les droits des détenus, qui appelle à des sanctions internationales immédiates contre Tel-Aviv.

Le meurtre politique légalisé
Ce projet de loi, qui doit encore être adopté en trois lectures avant d’entrer en vigueur, représente pour beaucoup “la codification du meurtre politique”. Il s’inscrit dans un ensemble de politiques répressives menées contre la population palestinienne, depuis la destruction des maisons, les assassinats extrajudiciaires et le blocus de Ghaza, jusqu’aux attaques contre les journalistes et les hôpitaux. Les observateurs estiment que l’adoption finale de ce texte constituerait un précédent dangereux dans l’histoire moderne : jamais, dans une démocratie prétendue, une législation n’aurait explicitement visé une catégorie nationale et raciale de prisonniers à des fins d’exécution. Ce basculement vers la “peine de mort raciale”, selon les termes de plusieurs juristes palestiniens, illustre la déshumanisation totale du peuple palestinien dans la rhétorique et la pratique du pouvoir israélien. En réponse, les organisations palestiniennes et internationales promettent d’intensifier leur campagne auprès des Nations unies pour faire reconnaître ce projet comme un crime de guerre et une violation directe de la Quatrième Convention de Genève. La bataille pour les prisonniers palestiniens devient ainsi un nouveau front de résistance, où se joue, au-delà des murs des geôles, la lutte pour la dignité, la justice et le droit à l’existence d’un peuple tout entier.
M. S.

Article précédentLigue 1 Mobilis (10e journée) : Le CRB et l’USMA confirment leur réveil, l’ESS se rebiffe
Article suivantTRANSITION ÉNERGÉTIQUE : La Banque mondiale s’intéresse au programme algérien