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ARRESTATION DE SAMI HAMDI AUX ÉTATS-UNIS : Sale temps pour les journalistes propalestiniens 

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Les autorités fédérales américaines de l’immigration ont arrêté, dimanche matin, le journaliste britannique Sami Hamdi, connu pour ses positions fermement favorables à la Palestine, à son arrivée à l’aéroport international de San Francisco. Selon plusieurs rapports, il est actuellement détenu en vue de son expulsion, une décision qui suscite une vive indignation parmi les défenseurs des libertés publiques.

Le Council on American-Islamic Relations (CAIR), la principale organisation de défense des droits civiques des musulmans aux États-Unis, a dénoncé dans un communiqué une atteinte flagrante à la liberté d’expression, affirmant que l’arrestation de Hamdi est directement liée à ses critiques virulentes contre la guerre israélienne en cours à Ghaza. « L’incarcération de M. Hamdi pour avoir dénoncé les crimes de guerre commis à Ghaza constitue une insulte à la liberté d’expression », a déclaré le CAIR, ajoutant que « son seul tort est d’avoir critiqué un gouvernement étranger accusé de génocide ». L’organisation a annoncé que ses avocats et partenaires travaillent activement à obtenir sa libération, appelant les services d’immigration et des douanes (ICE) à « corriger immédiatement cette injustice » et à « rendre des comptes pour cette violation des droits fondamentaux ». La porte-parole du département de la Sécurité intérieure (DHS), Tricia McLaughlin, a confirmé l’arrestation de Hamdi dans une publication sur les réseaux sociaux, précisant que son visa avait été annulé et qu’il était désormais « en détention dans l’attente de son expulsion ». Elle a justifié la mesure en déclarant « Les personnes qui soutiennent le terrorisme et menacent la sécurité nationale des États-Unis ne seront pas autorisées à travailler ou à voyager sur notre territoire. » Des propos jugés diffamatoires et politiquement motivés par les observateurs, qui y voient une tentative de criminaliser toute voix critique d’Israël au sein du discours public américain.

Une dérive inquiétante dans un climat politique tendu

Cette affaire intervient dans un contexte tendu où plusieurs intellectuels, universitaires et militants pro-palestiniens étrangers ont été expulsés ou empêchés d’entrer aux États-Unis. Selon les défenseurs des droits humains, une nouvelle politique non écrite viserait à réduire au silence les voix accusant Israël de crimes de guerre. Un précédent judiciaire donne d’ailleurs un éclairage troublant à cette politique : le 30 septembre dernier, un juge fédéral nommé sous Ronald Reagan avait jugé inconstitutionnelle la pratique consistant à détenir ou expulser des chercheurs étrangers pour leurs opinions pro-palestiniennes, estimant qu’elle avait été « délibérément conçue pour réprimer la liberté d’expression ». Malgré cette décision, le département d’État américain a confirmé la poursuite de la politique d’annulation systématique des visas des étrangers considérés comme « menaçant la sécurité nationale », une catégorie interprétée de manière de plus en plus large depuis le déclenchement de la guerre à Ghaza.

Un symbole de la répression des voix dissidentes

Sami Hamdi, rédacteur en chef du média britannique The International Interest, est connu pour ses analyses politiques critiques du double standard occidental dans la couverture du conflit israélo-palestinien.

Son arrestation marque une nouvelle escalade dans la répression des voix pro-palestiniennes, particulièrement dans les pays occidentaux alliés d’Israël. Des organisations de défense des droits humains au Royaume-Uni et aux États-Unis ont dénoncé une criminalisation inquiétante de l’opinion politique, rappelant que la liberté d’expression demeure un droit fondamental protégé par la Constitution américaine. Le dossier pourrait être porté devant la Cour suprême, dominée par une majorité conservatrice depuis les nominations de Donald Trump. En attendant, Sami Hamdi demeure détenu dans un centre de rétention de l’ICE, tandis que la pression internationale pour sa libération ne cesse de croître. Cette affaire, au-delà du sort individuel du journaliste, illustre une évolution alarmante de la démocratie américaine, où le soutien à la Palestine devient un motif d’exclusion et de répression. Elle relance le débat sur la compatibilité entre la liberté d’opinion et la politique étrangère américaine, dans un pays qui se présente pourtant comme le gardien des droits humains.

M. Seghilani

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