Accueil À LA UNE MSF DÉCRIT UNE SITUATION DRAMATIQUE : Ghaza, le tombeau de l’humanité

MSF DÉCRIT UNE SITUATION DRAMATIQUE : Ghaza, le tombeau de l’humanité

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La coordinatrice du projet de Médecins sans frontières (MSF) à Ghaza, Caroline Wilmen, a dénoncé, dimanche, la poursuite par Israël de l’utilisation de l’aide humanitaire comme un levier politique contre les Palestiniens, en dépit de l’accord de cessez-le-feu censé mettre fin aux hostilités. « Israël, malgré la trêve, continue d’employer l’aide humanitaire comme une carte de pression sur les habitants de Ghaza », a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse. Wilmen a souligné que les secours destinés au territoire assiégé « ne doivent en aucun cas être conditionnés à des considérations politiques ». Selon la responsable humanitaire, les bombardements israéliens ont certes diminué depuis la mise en œuvre du cessez-le-feu, mais l’armée d’occupation a lancé le 19 octobre une vaste offensive, tout en poursuivant des tirs quasi quotidiens sur plusieurs zones de l’enclave. Malgré la baisse de l’intensité des attaques, la situation humanitaire demeure dramatique. « Le manque d’eau et d’abris reste alarmant, et des centaines de milliers de personnes continuent de vivre dans des tentes, alors que l’hiver approche », a précisé Wilmen. Les équipes de MSF constatent par ailleurs une recrudescence des cas de malnutrition aiguë, notamment chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. « Le niveau de nutrition reste préoccupant, malgré une légère amélioration », a-t-elle ajouté. L’accès aux soins demeure, lui aussi, un défi majeur. Les hôpitaux et centres médicaux de Ghaza, déjà dévastés par des mois de guerre, peinent à fournir les services de base. « Offrir des soins de santé quotidiens est toujours extrêmement difficile, même après la cessation des frappes », a-t-elle affirmé, évoquant un système de santé « au bord de l’effondrement ». Caroline Wilmen a dressé un tableau sombre de la vie quotidienne à Ghaza, marquée par deux années d’horreur et de destruction. « Les habitants vivent dans la peur constante du génocide. Nous avons un besoin urgent d’aide humanitaire, ne serait-ce que pour garantir à chacun un matelas et une couverture dans sa tente », a-t-elle insisté. « La reconstruction prendra du temps, mais nous n’avons même pas encore atteint le minimum des conditions humanitaires essentielles. » Depuis le 7 octobre 2023, l’entité sioniste, soutenue militairement et politiquement par les États-Unis et plusieurs pays européens, mène à Ghaza une guerre d’extermination dénoncée par de nombreuses organisations internationales. Malgré les appels répétés des Nations unies et les injonctions de la Cour internationale de justice exigeant la fin des hostilités, les attaques israéliennes se poursuivent, entraînant une catastrophe humaine d’une ampleur inédite. Selon les données palestiniennes, plus de 238 000 Palestiniens ont été tués ou blessés depuis le début de l’offensive, la majorité étant des femmes et des enfants. Plus de 11 000 personnes demeurent portées disparues, tandis que des centaines de milliers d’autres ont été déplacées par la force. La famine, aggravée par le blocus et la destruction des infrastructures, continue de faucher des vies, notamment parmi les plus jeunes. Ghaza, dévastée, n’est plus qu’un amas de ruines. La plupart de ses villes et villages ont été effacés de la carte, dans un silence international que dénoncent les humanitaires. Pour Caroline Wilmen et les équipes de Médecins sans frontières, il ne s’agit plus seulement de reconstruire des murs, mais de préserver la dignité et la survie d’un peuple soumis depuis deux ans à l’impensable. La coordinatrice conclut « Ghaza n’a pas besoin de conditions politiques, elle a besoin d’humanité. »
M. S.

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