Accueil ACTUALITÉ GHAZA : Le cessez-le-feu n’existe que sur le papier

GHAZA : Le cessez-le-feu n’existe que sur le papier

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L’entité sioniste a, une nouvelle fois, violé l’accord de cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Ghaza, multipliant les frappes, les destructions d’habitations et les arrestations, notamment parmi les pêcheurs palestiniens. Ces attaques s’ajoutent à une série d’exactions menées depuis la signature de l’accord du 11 octobre, dans un climat d’extrême précarité humanitaire. Selon des sources locales, les forces d’occupation ont dynamité plusieurs immeubles résidentiels à l’est de Khan Younès, dans le sud du territoire, et mené des tirs nourris contre une voiture civile à Bani Souheïla, faisant plusieurs blessés. Un enfant a été grièvement touché par des tirs israéliens dans le secteur nord-ouest de Rafah. Dans le centre de la bande, un Palestinien a également été blessé par balles près du camp d’Al-Boureïj, alors que des véhicules blindés israéliens tiraient sans relâche sur la zone. À Ghaza-ville, les bulldozers de l’armée ont rasé plusieurs maisons du quartier d’Al-Choujaïya. Au nord, les secouristes ont entamé le pénible travail d’exhumation de corps dans le cimetière de Beït Lahia, où une large partie du terrain a été nivelée par les engins militaires. Les images relayées par les correspondants sur place montrent des dizaines de corps retirés des décombres. La mer, qui fut longtemps le seul espace de survie pour des milliers de familles, est devenue un piège mortel. Ce samedi matin, la marine israélienne a ouvert le feu sur plusieurs embarcations palestiniennes au large de Ghaza avant d’arrêter trois pêcheurs : Mohamed et Fouad Nafedh al-Habeel, ainsi qu’Ahmad Omar al-Habeel. Leurs bateaux ont été détruits et leurs équipements saisis. D’après Zakaria Baker, responsable des comités des pêcheurs au sein de l’Union des comités du travail agricole, dix pêcheurs avaient été initialement arrêtés, mais sept d’entre eux ont été jetés à la mer. Trois autres demeurent portés disparus. Depuis le 10 octobre, date d’entrée en vigueur du cessez-le-feu, sept pêcheurs ont déjà été arrêtés alors qu’ils tentaient de subvenir aux besoins de leurs familles.

Un cessez-le-feu systématiquement bafoué
Malgré les engagements pris dans le cadre de l’accord conclu entre la résistance palestinienne et l’entité sioniste — accord inspiré du plan américain prévoyant un retrait progressif de l’armée et un échange de prisonniers —, les violations se multiplient. Depuis le 11 octobre, au moins 93 Palestiniens ont été tués et plus de 320 blessés dans des attaques israéliennes. Vendredi soir encore, deux civils ont été tués à Deïr al-Balah, au centre du territoire, par une frappe de drone sur les tours al-Qastal. Selon le ministère de la Santé, 19 personnes ont perdu la vie au cours des dernières 48 heures, dont quatre victimes directes de frappes israéliennes, tandis que quinze corps ont été retirés des ruines. La même source indique que depuis le début de l’offensive en octobre 2023, le nombre total de victimes palestiniennes s’élève désormais à 68 519 martyrs et 170 382 blessés, en grande majorité des femmes et des enfants. L’UNRWA (agence onusienne pour les réfugiés palestiniens) a de nouveau tiré la sonnette d’alarme face à l’urgence humanitaire croissante à l’approche de l’hiver. Selon l’agence, des tonnes de matériel humanitaire, entreposées en Jordanie et en Égypte, sont toujours bloquées par les autorités israéliennes à la frontière du territoire. Le directeur de l’aide médicale à Ghaza a souligné, sur la chaîne Al-Jazeera, que les services de santé primaires demeurent largement paralysés par le manque de carburant et de médicaments. Il appelle à la mise en place de politiques claires pour relancer le système de santé et protéger les enfants particulièrement vulnérables. Le blocus prolongé, les destructions massives et la paralysie économique ont plongé la population dans une pauvreté absolue. D’après la Banque mondiale, la guerre d’extermination menée par l’entité sioniste a transformé tous les habitants de Ghaza en personnes dépendantes de l’aide humanitaire. Alors que les pourparlers internationaux peinent à faire respecter le cessez-le-feu, la situation sur le terrain révèle la persistance d’une politique de destruction systématique : attaques contre les civils, profanation de cimetières, arrestations arbitraires et empêchement de toute activité économique, y compris la pêche artisanale. Les chiffres vertigineux du ministère de la Santé témoignent d’une guerre d’anéantissement qui, malgré l’accord de trêve, continue de broyer Ghaza et ses habitants. À mesure que les ruines s’accumulent, la promesse d’une paix durable semble s’éloigner, remplacée par un silence assourdissant, celui du monde face à l’impunité de l’occupation.
M.Seghilani

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