Le président du Conseil de souveraineté transitoire, le général Abdel Fattah Al-Burhan a déclaré que le Conseil était prêt à négocier pour mettre fin au conflit au Soudan « de manière à redonner au pays son unité et sa dignité », ont rapporté lundi des médias.
Al-Burhan a précisé, lors de la présentation de ses condoléances à la famille d’un des officiers dans la ville d’Atbara, « que ceux qui aspirent à la paix et mettent l’intérêt du peuple soudanais en premier, sont les bienvenus, tandis qu’imposer la paix ou un gouvernement à un peuple qui les rejette ne sera pas accepté ». Il a assuré que le Conseil de souveraineté transitoire était prêt à « négocier de manière à réparer le Soudan » et mettre fin au conflit de manière à « redonner au Soudan sa dignité et son unité et éloigner tout risque de rébellion ». Al-Burhan a tenu à préciser, dans ce contexte, que « les forces armées ne ciblent pas des tribus ou des régions spécifiques » mais que « leur objectif est de faire face à l’ennemi » en déclarant dans ce sens : « Nous continuerons à combattre et à faire face à l’ennemi où qu’il soit ». Selon des chiffres des Nations unies, le conflit au Soudan qui oppose les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide (FSR) depuis avril 2023, a entraîné la mort de plus de 20.000 personnes et le déplacement d’environ 15 millions d’autres.
Les habitants fuient le Kordofan et le Darfour en raison de l’insécurité
Conséquence de l’aggravation de l’insécurité et des affrontements armés en cours dans le paus, au moins 1730 personnes ont été déplacées dans les Etats du Nord-Kordofan et du Nord-Darfour, au Soudan, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dans un communiqué publié dimanche, l’agence onusienne a précisé que ses équipes sur le terrain avaient estimé que 230 personnes avaient fui la région d’Al-Mazroub, au Nord-Kordofan, jeudi dernier, à cause de la dégradation des conditions sécuritaires. Vendredi, les autorités soudanaises ont annoncé l’assassinat d’un chef tribal et de plusieurs anciens locaux dans le Nord-Kordofan à la suite d’une attaque des Forces de soutien rapide (RSF). Le groupe rebelle a nié toute implication. L’OIM ajoute que 1 500 autres personnes avaient été déplacées depuis la région d’Abu Gamra, au Nord-Darfour, et avaient été relocalisées dans plusieurs localités de la région de Kornoi, où la situation demeure « très tendue et instable ». Samedi, le gouverneur régional du Darfour, Minni Arko Minnawi, a annoncé que les forces conjointes des mouvements armés alliés à l’armée soudanaise avaient remporté une victoire contre les RSF à Abu Gamra, reprenant le contrôle de la région. Ces dernières semaines, les affrontements violents se sont intensifiés dans les trois Etats du Kordofan (Nord, Ouest et Sud) entre l’armée soudanaise et les RSF, dans le cadre d’un conflit qui sévit depuis la mi-avril 2023. Ce conflit a fait plus de 20 000 morts et déplacé 14 millions de personnes, selon l’ONU et les autorités locales. Au cours des dernières semaines, le contrôle territorial des RSF a fortement diminué à travers le Soudan, tandis que l’armée a élargi ses avancées, reprenant du terrain à Khartoum et dans l’Etat du Nil Blanc.
R. I.