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APRÈS L’IATF, ELLE TABLE SUR LE SUCCÈS DE LA CONFÉRENCE AFRICAINE DES START-UP : L’Algérie esquisse le futur du continent  

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Alger se prépare à accueillir, en décembre prochain, la 4e édition de l’African startup conférence (Conférence africaine des start-up). Un rendez-vous que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a érigé en priorité nationale, insistant, lors du Conseil des ministres de dimanche, sur l’impératif d’en assurer la réussite totale.

Selon le communiqué du Conseil des ministres, le chef de l’État a donné des instructions fermes pour que cette édition s’impose comme une étape majeure dans le prolongement des recommandations issues de la Foire commerciale intra-africaine (IATF). Pour le président Tebboune, il s’agit de « placer la jeunesse africaine, dans son ensemble, au cœur des préoccupations, afin de mettre en œuvre une feuille de route claire et de bâtir une passerelle de communication permanente et durable entre les jeunes du continent ». Cette ambition s’inscrit dans la continuité de la politique algérienne visant à faire de la jeunesse le moteur du développement et de l’innovation. Le Président a ainsi appelé le gouvernement à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour garantir la réussite de cette rencontre panafricaine, considérée comme un levier stratégique pour l’avenir économique du continent. La Conférence africaine des start-up, initiée par l’Algérie en 2022, s’est imposée au fil des années comme une plateforme incontournable de coopération et de partage d’expériences entre jeunes entrepreneurs, innovateurs et investisseurs africains.  Les trois premières éditions ont permis de jeter les bases d’un écosystème continental de l’innovation. La dernière, organisée en 2024, avait réuni plus de 500 start-up et 45 ministres africains en charge de l’économie numérique et de l’innovation. Elle avait débouché sur la fameuse « Déclaration d’Alger », qui fixait une feuille de route ambitieuse pour le développement de l’intelligence artificielle en Afrique.

La toile de l’écosystème de l’innovation se tisse 

Depuis la création, en 2020, du ministère de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises, l’Algérie s’est dotée d’un cadre institutionnel solide pour encourager l’entrepreneuriat technologique.  Les résultats parlent d’eux-mêmes : le pays compte aujourd’hui environ 9.000 start-up, contre seulement quelque 200 à ses débuts, avec un objectif fixé à 20 000 entités d’ici la fin du second mandat présidentiel. Selon la Start-up Ranking, cette dynamique a propulsé l’Algérie à la deuxième place du classement continental, grâce à une croissance de 228 % du nombre d’entreprises labellisées en trois ans. Cette progression repose sur des mesures incitatives telles que des exonérations fiscales, un cadre juridique adapté et un accompagnement étatique renforcé. Le label « Start-up est désormais un gage de crédibilité et d’accès facilité aux financements et aux partenariats internationaux.

Un fonds africain pour les jeunes innovateurs

Dans la continuité des engagements du président Tebboune, le ministre de l’Économie de la connaissance, Noureddine Ouadah, a annoncé au Palais des expositions des Pins maritimes (Alger), en marge de la 4e édition de l’IATF, le lancement officiel du Fonds de financement des start-up et des jeunes innovants à l’échelle africaine. 

Ce fonds, hébergé au sein de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (AACISD), débutera son activité en partenariat avec une trentaine d’entreprises participantes à l’IATF. « L’objectif de ce Fonds est d’autonomiser la jeunesse africaine et de promouvoir l’innovation sur le continent, conformément à la vision du président de la République », a précisé M. Ouadah. Le lancement de ce Fonds illustre la volonté de l’Algérie de projeter son modèle d’innovation au-delà de ses frontières, en soutenant les jeunes porteurs de projets de toutes les régions d’Afrique. En créant des synergies entre les institutions, les entrepreneurs et les investisseurs, Alger entend jouer un rôle moteur dans la construction d’une économie africaine fondée sur la connaissance et la créativité. La Conférence africaine des start-up de décembre prochain s’annonce donc comme une étape charnière dans la concrétisation de cette ambition. Elle symbolise le passage d’une logique nationale à une stratégie continentale, où la jeunesse devient l’acteur central du développement durable et de la souveraineté économique africaine. 

L’événement ne sera pas seulement un espace de discussion, mais un véritable laboratoire d’idées, où seront débattus les grands défis de la transformation numérique, du financement de l’innovation et de l’intégration économique régionale. Dans un contexte mondial marqué par les transitions technologiques rapides et la nécessité d’un développement inclusif, l’Algérie se positionne comme un catalyseur de l’avenir africain, décidée à faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs capables de façonner le destin du continent. En décembre, Alger deviendra une fois de plus le carrefour de la jeunesse africaine, là où se joue, entre audace et innovation, la promesse d’une Afrique souveraine, connectée et résolument tournée vers l’avenir.

M. Seghilani 

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