Les aveux embarrassés de l’armée de l’entité sioniste et la réalité du terrain à Ghaza s’entrecroisent désormais dans un récit de chaos et d’échec. Alors que le gouvernement de Tel-Aviv tente de présenter l’accord d’échange d’otages comme une « victoire humanitaire », la presse sioniste révèle aujourd’hui des dysfonctionnements majeurs dans les opérations menées au cœur du territoire assiégé.
Selon les médias sionistes les renseignements de l’entité sioniste relatifs aux lieux de détention des captifs sionistes à Ghaza « n’étaient pas précis à 100 %». Ces informations, qualifiées de « fluctuantes », changeaient parfois quelques minutes avant les frappes aériennes, entraînant la mort de plusieurs otages lors des bombardements. Un haut responsable sécuritaire a confié au journal que l’armée avait tenté à plusieurs reprises de récupérer les prisonniers par des incursions spéciales, notamment à Khan Younès, où une opération de la fameuse unité Sayeret Matkal s’est soldée par un échec sanglant. Plusieurs soldats sionistes ont été grièvement blessés, et un otage tué dont la dépouille a été récupérée par la résistance palestinienne. Mercredi soir, les Brigades al-Qassam, branche militaire du mouvement de résistance palestinienne, ont remis au Comité international de la Croix-Rouge deux nouvelles dépouilles d’otages de l’entité sioniste, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord baptisé « Déluge d’al-Aqsa » pour l’échange de prisonniers. L’armée et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) de l’entité ont confirmé la réception des cercueils, appelant la résistance à « poursuivre les efforts pour restituer les corps restants ».
De leur côté, les médiateurs internationaux ont indiqué que l’entité sioniste avait transmis des coordonnées supposées de fosses où se trouveraient d’autres dépouilles. Les Brigades al-Qassam ont répliqué en affirmant avoir déjà remis tous les corps qu’elles pouvaient atteindre, précisant que « le reste se trouve sous les ruines d’immeubles détruits ou dans des tunnels effondrés, nécessitant un matériel lourd que l’occupation empêche d’entrer dans le territoire ».
Le blocus, obstacle majeur aux opérations humanitaires
Dans un communiqué, le mouvement de résistance a dénoncé les manœuvres du Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahou, accusé de bloquer volontairement les équipements nécessaires à la recherche des corps. « Nous faisons face à des obstacles techniques délibérément imposés par l’ennemi. Les machines et dispositifs de levage nécessaires à l’exhumation des restes humains sont interdits d’entrée », a affirmé un porte-parole du mouvement. Le mouvement a également fustigé les menaces de Netanyahou de retarder l’ouverture du poste-frontière de Rafah et de restreindre l’aide humanitaire, jugeant ces décisions « criminelles et révélatrices du caractère fasciste du gouvernement sioniste, qui punit collectivement le peuple palestinien ». Alors que Washington tente de maintenir l’accord de cessez-le-feu fragile, le président américain Donald Trump a brandi jeudi un avertissement direct à l’encontre du mouvement palestinien : « Si la résistance continue de tuer des gens à Ghaza, nous n’aurons pas d’autre choix que d’intervenir militairement. » Des propos interprétés par plusieurs observateurs comme un signal d’impatience à l’égard de l’entité sioniste autant que de la résistance. Dans un communiqué publié peu après, le mouvement de résistance a réaffirmé son engagement total envers l’accord de trêve et d’échange, soulignant que « certaines dépouilles sont encore enfouies sous des tonnes de gravats provoqués par les bombardements sionistes ». Le mouvement a ajouté : « Nous remettons à l’ennemi tous les corps auxquels nous pouvons accéder, mais certains nécessitent des opérations complexes. » Pour accélérer ces recherches, la Turquie a annoncé l’envoi d’un contingent humanitaire de 81 membres de l’agence nationale des situations d’urgence (AFAD) afin de prêter main forte aux opérations de fouilles, en coordination avec le Croissant-Rouge et la Croix-Rouge. L’accord, parrainé par les États-Unis, prévoit le cessez-le-feu, la libération des captifs, le retrait progressif des troupes sionistes de plusieurs zones du territoire et l’ouverture de Rafah pour l’aide humanitaire. Mais sur le terrain, la méfiance domine. L’entité sioniste accuse la résistance de ne pas avoir restitué l’ensemble des corps dans les 72 heures convenues, tandis que le mouvement rappelle que les destructions massives causées par les bombardements rendent matériellement impossible le respect de ce délai. Le Premier ministre sioniste, en difficulté politique, a juré lors d’une cérémonie commémorative du 7 octobre 2023 de « ramener tous les otages », vivants ou morts, promettant de « ne pas relâcher la pression tant que la mission ne sera pas achevée ».
M. Seghilani