Les Brigades Al-Qassam ont remis au Comité international de la Croix Rouge (CICR) la dépouille d’un prisonnier israélien décédé à Ghaza, dans le cadre de la mise en œuvre de la « transaction du Déluge d’Al-Aqsa ». Tel-Aviv a confirmé la réception du corps, tandis que la résistance palestinienne réaffirme son engagement envers l’accord de cessation de la guerre. Les Brigades Al-Qassam, branche militaire de la résistance palestinienne, ont annoncé, vendredi soir, avoir remis au Comité international de la Croix Rouge (CICR) la dépouille d’un prisonnier israélien décédé à Ghaza. Cette remise s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre progressive de la « transaction du Déluge d’Al-Aqsa » — un accord d’échange de prisonniers et de dépouilles convenu dans le cadre du cessez-le-feu. Selon les médias sionistes, notamment la HaMerkaz HaMishpakhot, représentant les familles de détenus, la dépouille remise serait celle d’Eliyahu Margalit. Il s’agit du dixième corps restitué par la résistance depuis le début de la trêve, tandis que dix-huit autres dépouilles de soldats ou civils israéliens demeureraient encore retenues à l’intérieur du territoire assiégé. L’armée d’occupation a confirmé dans la soirée avoir réceptionné la dépouille, transférée vers un centre médico-légal pour identification formelle. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a également confirmé, dans un communiqué, la médiation du CICR et la réception du corps à travers ses équipes présentes sur le terrain. La chaîne sioniste Channel 12 rapporte, de son côté, que « les autorités à Tel-Aviv s’attendent à ce que le mouvement Hamas restitue d’autres dépouilles la semaine prochaine ». Cette évolution intervient alors que l’émissaire américain Steve Witkoff, mandaté par l’administration Trump, doit se rendre dans la région dimanche pour travailler à la consolidation de l’accord de cessez-le-feu en vigueur. Pour la résistance palestinienne, cette nouvelle remise s’inscrit dans un processus plus large visant à « stabiliser la trêve et achever le dossier d’échange des prisonniers ». Le porte-parole du mouvement, Hazem Qassem, a souligné que « le Hamas reste pleinement engagé dans l’application de l’accord de cessation de la guerre sur le secteur de Ghaza », tout en appelant la communauté internationale à « faire pression sur l’occupation pour qu’elle respecte ses engagements et cesse ses violations répétées ». Qassem a dénoncé la poursuite des exactions israéliennes malgré la trêve, mentionnant « les meurtres quotidiens et l’absence d’acheminement suffisant d’aide humanitaire » aux habitants du territoire dévasté. Il a réaffirmé que la résistance « poursuit son travail pour accomplir intégralement le processus d’échange », dans le respect des accords conclus sous supervision internationale. Plus tôt dans la semaine, les Brigades Al-Qassam avaient déjà remis deux autres dépouilles à la Croix Rouge dans le même cadre. Ces remises successives traduisent une volonté politique de la résistance palestinienne de consolider la trêve, malgré les provocations continues et les violations israéliennes sur le terrain. Alors que Tel-Aviv tente de présenter ces récupérations comme un succès humanitaire, les observateurs y voient surtout un signe de l’emprise persistante du mouvement palestinien sur le dossier des prisonniers, devenu un levier central dans les négociations régionales et internationales. La question des corps détenus, tout comme celle des prisonniers vivants, demeure un enjeu sensible — à la fois symbolique, diplomatique et moral — dans une guerre où la mort, la mémoire et la dignité sont depuis longtemps des instruments de résistance.
M. Seghilani