Dans un stade Tayeb-Mhiri de Sfax gagné par la ferveur, la JS Kabylie a livré vendredi une prestation de haut niveau en s’imposant largement face à l’US Monastir (3-0). Un succès éclatant qui propulse les Canaris tout près de la phase de groupes de la Ligue des champions africaine et confirme le retour en force d’un géant du football algérien.
Face à une équipe monastirienne réputée solide à domicile, la JS Kabylie n’a pas tremblé. Portés par leur réalisme et une organisation bien huilée, les hommes de Josef Zinnbauer ont livré un match plein de maîtrise. Après une première période équilibrée, les Jaune et Vert ont pris les choses en main dès le retour des vestiaires, concrétisant leur domination par trois réalisations sans appel. Le match a démarré sur un rythme soutenu, les Tunisiens cherchant d’entrée à imposer leur jeu. Mais la défense kabyle, bien organisée autour du gardien Hadid, n’a laissé que très peu d’espaces. La JSK, patiente, a choisi de procéder par contres rapides et transitions maîtrisées. Lahmeri s’est distingué par sa vivacité sur le couloir gauche, mais Merghem, bien servi à la 12e minute, manquait le cadre et une belle occasion d’ouvrir le score. Les Monastiriens ont tenté de réagir à travers Dridi et Harzi, sans toutefois parvenir à surprendre la défense algérienne. La mi-temps fut sifflée sur un score nul logique (0-0). Au retour des vestiaires, les Kabyles ont affiché un tout autre visage. Plus entreprenants, plus agressifs dans le pressing, ils ont pris le contrôle du milieu de terrain. À la 49e minute, Merghem débloquait la situation d’une superbe frappe enveloppée, libérant ses coéquipiers et les nombreux supporters kabyles présents dans les tribunes. Ce but fut le tournant du match. L’US Monastir, sonnée, tentait de réagir, mais se heurtait à une défense intraitable et un Hadid impérial sur sa ligne. Moins d’un quart d’heure plus tard, la JSK frappait à nouveau. Sur un contre bien négocié, Lahmeri débordait sur le flanc gauche avant de servir idéalement Akhrib, entré en jeu quelques minutes plus tôt. D’un tir croisé précis, ce dernier doublait la mise à la 63e minute, confirmant la supériorité technique et tactique de son équipe. La suite fut une démonstration de maîtrise. Même quand les Tunisiens tentaient d’inverser la tendance, la solidité défensive kabyle ne faiblissait pas. À la 71e minute, Hadid signait un arrêt décisif devant Benyoussef, préservant l’avance des siens. Et alors que le match semblait s’achever, la JSK scellait définitivement le sort de la rencontre dans les arrêts de jeu : Sarr, servi en profondeur par Bada, effaçait la défense avant de tromper tranquillement le gardien adverse pour inscrire le troisième but (89e).
Les Canaris en pole position pour la qualification
Avec cette victoire nette (3-0), la JS Kabylie a réalisé un pas géant vers la phase de poules. Les joueurs de Zinnbauer ont impressionné par leur discipline tactique, leur combativité et leur efficacité offensive. Chaque ligne a répondu présente, et le collectif kabyle a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleures formations du continent. Le match retour, prévu samedi prochain au stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi Ouzou, s’annonce désormais comme une formalité si la JSK garde la même rigueur et la même envie. Mais l’entraîneur allemand sait que rien n’est jamais acquis en Ligue des champions. Les Canaris devront aborder la manche retour avec le même sérieux pour valider leur ticket pour la phase de groupes et confirmer leur statut de représentant crédible du football algérien sur la scène africaine. Avec cette démonstration tunisienne, la JSK s’offre une belle revanche sur le temps et les doutes — et rappelle qu’en Afrique, le mythe kabyle n’a jamais cessé d’exister.
Mohamed Amine Toumiat