L’Union africaine a annoncé la suspension avec effet immédiat Madagascar, après les changements anticonstitutionnels qu’a connus ce pays ces derniers jours, à la suite de la prise du pouvoir par les militaires.
Dans un communiqué publié à l’issue de la 1306e réunion (séance d’urgence) du Conseil de Paix et de sécurité de l’UA, tenue mercredi à Addis-Abeba en Ethiopie, le Conseil rappelle plusieurs déclarations adoptées par l’UA concernant les changements anticonstitutionnels de gouvernement, tout en réitérant le principe de « tolérance zéro » contre de tels événements. Selon la même source, l’instance africaine « condamne sans appel la prise du pouvoir par les militaires le 14 octobre 2025 et rejette catégoriquement le changement anticonstitutionnel de gouvernement en République de Madagascar (…) ».
Par conséquent, le Conseil décide de suspendre « avec effet immédiat » la participation de la République de Madagascar de toutes les activités de l’UA, de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ce pays. Les forces armées malgaches sont également sommées de respecter « de toute urgence » et « sans condition » le principe du constitutionnalisme et qu’elles « s’abstiennent de toute nouvelle ingérence dans les processus politiques à Madagascar », poursuit l’UA. En cas de manquement à ces exigences, l’UA menace d’appliquer « des sanctions ciblées à l’encontre de tous les acteurs impliqués dans le coup d’Etat militaire ». Pour un retour à l’ordre constitutionnel, l’UA « exige la mise en place d’un gouvernement de transition civil et l’organisation, dans les meilleurs délais, d’élections libres, équitables, crédibles et transparentes ».
Pour ce faire, l’UA affirme sa volonté de « travailler en étroite coopération avec la SADC (Communauté de développement de l’Afrique Australe) à apporter au Madagascar le soutien nécessaire pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel », appelant la population malgache « au calme ainsi qu’à un dialogue au niveau national ».
Mardi dernier, les militaires ont annoncé « prendre le pouvoir » à Madagascar. L’unité militaire qui s’est ralliée au mouvement de contestation a fait cette déclaration juste après le vote de l’Assemblée nationale destituant le président de la République, Andry Rajoelina. Contesté dans la rue et retranché dans un lieu inconnu, le désormais ex-président, qui avait dissous un peu plus tôt l’Assemblée, a dénoncé une « réunion dépourvue de toute base légale » puis une « tentative de coup d’État » des militaires. Celui-ci a quitté le pays.
R. I.