Les forêts tropicales d’Australie sont les premières au monde à émettre plus de dioxyde de carbone qu’elles n’en absorbent, révèle une étude parue mercredi dans la revue « Nature », établissant un lien entre ce phénomène et le dérèglement climatique.
Ce bouleversement « est largement dû à l’augmentation de la mortalité des arbres causée par le changement climatique, notamment les températures de plus en plus extrêmes, la demande en eau atmosphérique et les sécheresses », a expliqué Hannah Carle, autrice principale de l’étude. Les forêts tropicales sont généralement considérées comme des puits de carbone, essentiels car ils absorbent d’énormes quantités de gaz à effet de serre. Mais de nouvelles recherches montrent que les forêts tropicales du nord de l’Australie sont devenues au contraire des émetteurs nets de carbone, « les premières au monde à montrer cette réaction au changement climatique », selon un communiqué accompagnant l’étude. « Les forêts tropicales comptent parmi les écosystèmes les plus riches en carbone de la planète », a expliqué Hannah Carle, autrice principale de l’étude. « Les forêts contribuent à atténuer les pires effets du changement climatique en absorbant une partie du dioxyde de carbone libéré par la combustion des énergies fossiles », a-t-elle ajouté. Les arbres stockent le dioxyde de carbone dans leur tronc et leurs branches au fur et à mesure de leur croissance, mais rejettent ce gaz dans l’atmosphère lorsqu’ils meurent. Les chercheurs ont donc examiné les registres retraçant la croissance des forêts tropicales de l’Etat australien du Queensland sur près de 50 ans. Leurs résultats montrent que les températures extrêmes et les sécheresses sévères liées au changement climatique rendent la croissance des arbres plus difficile. L’augmentation de leur mortalité, et avec elle la hausse des pertes de carbone « n’a pas été compensée par une hausse de la croissance des arbres », a précisé Mme Carle.
R. I.