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RECONSTRUCTION DE GHAZA : Le PNUD appelle à mobiliser 70 milliards de dollars

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Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a annoncé ce mardi à Genève que la reconstruction de Ghaza nécessiterait environ 70 milliards de dollars, dont 20 milliards au cours des trois prochaines années pour répondre aux besoins les plus urgents et relancer les infrastructures vitales détruites par la guerre. 

Ce chiffre colossal illustre l’ampleur sans précédent du désastre matériel et humain subi par l’enclave palestinienne. Lors d’une conférence de presse, Jacko Cilliers, représentant du PNUD, a déclaré que plusieurs pays — parmi lesquels les États-Unis, des nations arabes et européennes — ont déjà manifesté leur volonté de contribuer à cet immense chantier humanitaire et économique. « Nous avons reçu des signaux très encourageants », a-t-il indiqué, tout en précisant que les discussions sur les engagements financiers concrets sont encore en cours.

Un océan de décombres

Selon les estimations du PNUD, plus de 55 millions de tonnes de décombres recouvrent actuellement le territoire de Ghaza. Pour donner une idée de l’ampleur du désastre, l’agence onusienne compare ce volume à celui qui permettrait de remplir entièrement Central Park à New York sur une hauteur de 12 mètres. Ces débris, issus d’immeubles résidentiels, d’écoles, d’hôpitaux et d’infrastructures publiques, constituent un défi environnemental et logistique titanesque. Le programme souligne que la gestion de ces décombres représente la première étape cruciale vers une reconstruction durable. Il s’agira de dégager, trier et traiter des matériaux souvent contaminés, tout en sécurisant les zones à risque et en mettant en place des programmes de recyclage pour limiter l’impact écologique. Les premières opérations de nettoyage ont d’ailleurs commencé dans certaines zones où les forces d’occupation se sont retirées, selon le correspondant d’Al-Mayadeen à Ghaza. Ces travaux visent à rétablir progressivement la vie civile et les services essentiels tels que l’eau, l’électricité et les soins médicaux.

Un chantier humain avant tout

Au-delà des chiffres, le PNUD insiste sur le fait que la reconstruction ne saurait se limiter à rebâtir les murs. Elle doit aussi restaurer la dignité, la sécurité et les moyens de subsistance des habitants. « Le coût humain dépasse de loin toute estimation financière », a souligné Cilliers, appelant la communauté internationale à faire preuve d’un engagement réel et coordonné. Un responsable du PNUD a par ailleurs estimé que le processus de reconstruction pourrait s’étendre sur des décennies, compte tenu de l’ampleur des destructions. L’organisme a également confirmé la découverte de trois corps lors des premières opérations de déblaiement, tout en s’attendant à en retrouver d’autres sous les gravats.

Une destruction systématique

Le bureau d’information du gouvernement de Ghaza a rappelé que l’armée d’occupation a largué plus de 200 000 tonnes d’explosifs sur le territoire, détruisant environ 500 000 logements, entre destructions totales et partielles.L’offensive israélienne a aussi visé des lieux de culte et de mémoire : 835 mosquées ont été rasées, des dizaines d’autres endommagées, trois églises attaquées, 40 cimetières détruits et plus de 2 450 corps volés dans les tombes, selon les données locales. Sept fosses communes auraient en outre été découvertes dans des hôpitaux. Ce niveau de destruction, qualifié par le PNUD d’« inédit dans l’histoire moderne », a anéanti non seulement les infrastructures physiques, mais aussi les repères sociaux, religieux et culturels d’un peuple déjà assiégé depuis plus de dix-sept ans.

L’appel à la solidarité mondiale

Face à cette situation dramatique, le PNUD exhorte la communauté internationale à mobiliser une solidarité à la hauteur de la tragédie. L’organisme plaide pour une reconstruction équitable et durable, centrée sur les besoins des populations locales et libérée de toute condition politique. « L’avenir de Ghaza dépendra de la capacité des États donateurs à transformer leurs promesses en actes concrets », conclut le rapport. Au-delà des chiffres et des promesses, c’est la reconstruction de la vie elle-même qui se joue aujourd’hui à Ghaza. Une reconstruction qui ne se mesure pas seulement en milliards de dollars, mais en espoir, en justice et en dignité retrouvée.

M. Seghilani

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