Au moins 300.000 Sud-Soudanais ont fui leur pays en 2025, en grande partie en raison de l’intensification du conflit armé interne opposant les partisans du président Salva Kiir à ceux du vice-président Riek Machar, actuellement suspendu et jugé pour « crimes contre l’humanité », et du fort taux de pauvreté, a indiqué lundi un communiqué des Nations unies.
« Rien qu’en 2025, on estime que 300.000 Sud-Soudanais ont fui le pays, en grande partie en raison de l’intensification du conflit et du fort taux de pauvreté », a précisé la commission des Nations unies pour les droits humains au Soudan du Sud, dans un communiqué relayé par des médias. La même source a ajouté qu' »environ 148.000 d’entre eux sont arrivés au Soudan, 50.000 en Ethiopie, 50.000 en Ouganda, 30.000 en République démocratique du Congo, et 25.000 au Kenya ». Dans le même ordre d’idées, l’ONU a fait savoir que quelque deux millions de personnes sont aussi déplacées à l’intérieur du pays, qui a également accueilli 560.000 réfugiés supplémentaires fuyant le conflit au Soudan voisin. Fin septembre dernier, l’ONU avait recensé plus de 1.800 civils tués entre janvier et septembre. Début juin, l’ONU estimait que plus de 165.000 personnes avaient été déplacées par les violences depuis mars, dont environ 100.000 avaient fui vers les pays voisins. « Les affrontements armés se produisent à une échelle jamais vue depuis la signature de l’accord de cessation des hostilités en 2017 » qui avait mis fin à la guerre civile, a déploré dans un communiqué la commission des Nations unies pour les droits humains au Soudan du Sud.
Les combats se sont intensifiés en mars au Soudan du Sud, plus jeune pays du monde, devenu indépendant du Soudan en 2011, qui connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté malgré l’exploitation de pétrole dans ses sols. D’abord localisées dans le nord-est, les violences ont ensuite atteint le sud du pays, même si la plupart des territoires restent pour l’instant épargnés. L’inculpation le 11 septembre de Riek Machar pour « crimes contre l’humanité » alimente toutefois les craintes d’une nouvelle guerre civile, près de sept ans après la fin d’un conflit sanglant entre ses partisans et ceux du président Salva Kiir, qui avait fait au moins 400.000 morts entre 2013 et 2018. « Les affrontements armés se produisent à une échelle jamais vue depuis la signature de l’accord de cessation des hostilités en 2017 », a déploré dans un communiqué la commission des Nations unies pour les droits humains au Soudan du Sud.
R. I.