Dans son allocution devant les cadres et personnels de l’Armée nationale populaire, à l’occasion de sa visite, jeudi, au siège du ministère de la Défense nationale, le président Abdelmadjid Tebboune a dressé un tableau de la situation du pays dans son environnement, sur fond de «transformations rapides qui s’opèrent aux niveaux régional et international» et qui «nous imposent, plus que jamais, de réaffirmer notre détermination à relever les défis et à remporter les enjeux, à travers une prise de conscience élevée et une mobilisation sans faille au service des intérêts suprêmes du pays».
Dans cet environnement, les frontières nationales sont sécurisées grâce à la puissance et à la vigilance de l’ANP, a affirmé le président de la République. Concernant le voisinage immédiat dans le sud du pays, « l’Algérie n’a pas atteint le point de non-retour dans ses relations avec certains pays du Sahel », a fait savoir le président Tebboune. Il est important de « préserver les relations de voisinage et de tenir compte des relations de coopération historiques », a-t-il souligné. Toujours dans le voisinage immédiat, le président Tebboune a évoqué la situation en Libye, en réaffirmant que l’Algérie ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de la Libye et ne nourrit aucune convoitise dans ce pays frère, appelant à préserver l’unité nationale libyenne par l’organisation des élections. Inévitablement, le président Tebboune a abordé la cause palestinienne qui « a trouvé, pour la première fois, un fervent défenseur au Conseil de sécurité, grâce aux positions honorables de l’Algérie », qui exigent une indépendance politique et économique, a-t-il fait observer.
Deux causes justes chevillée au corps
En référence à l’actualité brûlante concernant la Palestine, il a appelé de ses vœux la mise en œuvre effective de l’accord de cessez-le-feu à Ghaza pour mettre fin au génocide commis contre le peuple palestinien, rappelant que la seule solution à la question palestinienne demeure la création de l’Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale. Autre question sur laquelle l’Algérie a une position de principe honorable, celle du Sahara occidental, sur laquelle le président de la République a souhaité que ce dossier trouve son dénouement aux Nations unies et que le peuple sahraoui jouisse de son droit à l’autodétermination, assurant que l’Algérie n’abandonnera pas le peuple sahraoui. Dans le voisinage immédiat à l’est du pays, la Tunisie avec laquelle, a indiqué le président de la République les relations « sont excellentes », se disant confiant en la capacité de ce pays frère à sortir de la conjoncture économique qu’il traverse.
Ce « faux frère » du Golfe
Dans la région arabe, le président de la République s’est félicité des bonnes relations bilatérales que l’Algérie entretient avec les pays du Golfe, « à l’exception d’un seul pays », sans le nommer, réaffirmant que l’Algérie « rejette toute ingérence dans ses affaires internes ». En fait, dans son allocution prononcée au siège du ministère de la Défense nationale, le président Tebboune a rappelé les principes fondateurs des relations internationales de l’Algérie : bon voisinage et non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. En outre, c’est la réaffirmation de la position immuable de l’Algérie en faveur des causes palestinienne et sahraouie. A titre illustratif, concernant la bonne santé des relations internationales de l’Algérie, ce mercredi, le président Tebboune a reçu un appel téléphonique du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avec lequel il a échangé les vues sur la situation dans leurs régions respectives et ses répercussions sur les deux peuples frères. Les deux présidents ont évoqué les relations bilatérales profondément enracinées et ancrées dans la mémoire nationale par la lutte remarquable des deux peuples, des deux Etats et des deux dirigeants au service de la Nation arabe et musulmane. A cette occasion, l’Algérie et l’Egypte sont convenues d’intensifier ces relations pour les étendre à tous les niveaux de coopération.
M’hamed Rebah