Suite aux coupes dans l’aide humanitaire internationale, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré hier un risque d’un « arrêt total des distributions » en Éthiopie. Dans le pays, près de 5 millions de personnes dépendent de cette aide.
Confronté au manque « critique » d’argent en raison de coupes dans l’aide humanitaire internationale, le PAM a alerté sur le risque d’un « arrêt total des distributions » en Ethiopie où près de 5 millions de personnes dépendent de son aide. L’Ethiopie accueille de nombreux réfugiés des pays voisins, Soudan et Soudan du Sud, et compte aussi des habitants déplacés fuyant les conflits internes. « Nous sommes contraints à des choix impossibles », a mis en garde le directeur du PAM en Ethiopie, Zlatan Milisic, dans un communiqué. En octobre, le PAM indique avoir été « contraint de diminuer les rations pour 780 .000 réfugiés dans 27 camps à travers l’Ethiopie, passant d’une ration de 60 % à seulement 40 % ». « Sans fonds supplémentaires, ces réductions ne sont qu’une étape de plus vers l’arrêt total des distributions, mettant en danger la vie des bénéficiaires actuels », a déploré M. Milisic. « Cela signifie que chaque personne bénéficiera désormais d’une aide alimentaire équivalente à moins de 1.000 calories par jour », a détaillé l’organisation onusienne. Selon les organisations internationales, quelque 2.100 calories journalières sont recommandées pour survivre. « Chaque réduction de ration signifie un enfant qui a davantage faim, une mère obligée de sauter des repas, une famille poussée encore plus près du gouffre », s’est alarmé le dirigeant local du PAM, qui appelle à trouver 230 millions de dollars. En avril, l’organisation onusienne, frappée de plein fouet notamment par le désengagement américain sur l’aide humanitaire, a déjà interrompu depuis mai l’aide en Ethiopie pour 650.000 femmes et enfants souffrant de malnutrition. De janvier à octobre, ce sont 4,7 millions de personnes vulnérables qui ont pu vivre avec une aide du PAM en Ethiopie.
R. I.