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DES ASSOCIATIONS DE LA DIASPORA ALGÉRIENNE À LYON : « Pas de commémoration au rabais du 17 octobre 1961 »

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Des associations représentants la communauté nationale en France ont, dans une lettre rendue publique, saisi le maire de la Ville de Lyon pour lui signifier leur rejet du programme de commémoration des massacres du 17 octobre 1961 tel qu’il a été concocté par la municipalité. Nous reproduisons, ci-après, le texte intégral de la lettre.

« Par la présente, nous prenons acte du courrier adressé par Madame l’adjointe au Maire, Sylvie Tomic, chargée de la Mémoire, des cultes et des spiritualités. Cette lettre continue de soulever, au sein de notre collectif d’associations, deux interrogations principales :

– la mise en forme d’installation de la plaque commémorative,

– et la prise de parole de Monsieur le Consul général d’Algérie à Lyon.

Nous réaffirmons que les attentes des Lyonnaises et des Lyonnais d’origine algérienne, ainsi que celles des descendants des victimes du 17 octobre 1961, demeurent insatisfaites.

L’installation d’une plaque en hauteur ne peut en aucun cas remplacer l’érection d’une stèle au sol, symbole universellement reconnu de mémoire et de dignité. La mémoire de ce crime d’État exige un lieu fort, durable et central.

Lyon ne peut se contenter d’une reconnaissance réduite, partielle ou simplement formelle. Les massacres du 17 octobre 1961 ne sont pas une commémoration comme les autres. Pour les Lyonnaises et les Lyonnais ayant un lien avec l’Algérie, ils représentent un crime colonial perpétré au cœur de l’État français, visant directement et systématiquement des citoyens dont le seul tort était d’être Algériens.

Quant à la présence et à la prise de parole de Monsieur le Consul général d’Algérie à Lyon, elles ne constituent pas une simple faveur diplomatique mais une nécessité historique et morale. Elles donnent à cette cérémonie la dimension bilatérale et officielle qu’elle exige.

Nos concitoyens ne peuvent accepter une commémoration au rabais. Seule l’érection d’une stèle digne, accompagnée de la parole du représentant officiel de l’Algérie, permettra à la Ville de Lyon d’assumer pleinement cette mémoire tragique comme partie intégrante de son histoire. Nous vous demandons donc solennellement de reconsidérer ces deux points essentiels, afin que cette commémoration soit véritablement à la hauteur de l’histoire et du devoir de mémoire. Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de notre considération distinguée. »

Il convient de noter que cette lettre a été signée par Farouk Ababsa, président de l’association Devoir Mémoire et Réconciliation (Vénissieux), Mustapha Kaouah, coordinateur du Centre des cultures arabes et méditerranéennes (Vaulx-en-Velin), Nasser Khabat, secrétaire général du Mouvement dynamique des Algériens en France (MOUDAF), Ali Semari, président de Givors Mémoire (Givors) et Fares Zeghoud de Dar El Djazaïr Bil Mahja.

R. N.

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