Accueil AFRICA NEWS MADAGASCAR : Rassemblements de pro et d’anti-gouvernement à Antananarivo

MADAGASCAR : Rassemblements de pro et d’anti-gouvernement à Antananarivo

0

Marche contre marche, soutiens au gouvernement malgache et contestataires se sont mesurés samedi à distance dans Antananarivo où les manifestants demandant le départ du président Andry Rajoelina, plus nombreux, ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène.
Au dixième jour du mouvement de contestation secouant Madagascar, un millier de jeunes Malgaches, mobilisés par le mouvement en ligne Gen Z, ont fait face aux forces de l’ordre dans la capitale. Il a fallu des dizaines de grenades lacrymogènes et des véhicules blindés pour repousser les manifestants voulant accéder dans le centre d’Antananarivo au symbolique jardin d’Ambohijatovo, surnommé « Place de la démocratie » pour son importance dans la vie politique malgache.
« Tu vois ce qu’ils nous font ? C’est à cause du président que les gendarmes attaquent les jeunes », maudit Diary Tombontsea, un lycéen de 17 ans, pour qui Andry Rajoelina est devenu un symbole de détestation. « Il se fout complètement de nous. Je n’ai pas eu de professeur de maths ni d’histoire-géo pendant trois mois parce qu’il ne paie pas les profs », se plaint l’adolescent. « Voilà dans quoi il met l’argent, tonne le lycéen en montrant la ligne de téléphérique inaugurée en juin au coût de 152 millions d’euros (249 M$ CA). L’une de ses stations a été incendiée au premier jour du mouvement, le 25 septembre. » « C’est trop cher pour ! dit-il en référence au prix du billet, de 3000 à 5000 ariarys (0,94 à 1,56 $ CA), dans ce pays où au moins 80 % de la population vit avec moins de 15 000 ariarys par jour (4,69 $ CA), le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale. »
Plus tôt, des centaines de manifestants ont été refoulés par une cinquantaine de gendarmes dans le quartier Ambondrona. Une manifestante y brandissait une pancarte disant Rajoelina, dégage (Miala Rajoelina), devenu le slogan du mouvement. À cause des massacres, les manifestants sont de plus en plus en colère. On est là pour nos camarades, explique Ilan Randrianarison, un étudiant de 18 ans coiffé d’un chapeau de paille.
Ce qui avait commencé comme un ras-le-bol des coupures incessantes d’eau et d’électricité a tourné à la crise politique pour le président Andry Rajoelina, même si le mouvement a perdu en intensité dans la rue par rapport au début de semaine. Après avoir dénoncé la veille une tentative de « coup d’Etat », le président a rencontré des représentants du secteur privé ainsi que de l’administration, dont des syndicats. Il a promis la construction d’un parc solaire de 100 mégawatts, dont 40 mégawatts opérationnels en six mois et la construction sous deux ans d’une station de production d’eau, a indiqué une porte-parole de la présidence.
R. I./Agences

Article précédentLa 3e édition d’Agri Tech Expo ouvrira ses portes mardi prochain à Annaba
Article suivantLE PRESIDENT RUSSE COMMENTE CETTE EVENTUELLE DECISION AMERICAINE : « Fournir des missiles Tomahawk à l’Ukraine pourrait ruiner nos relations »