Ghaza continue de vivre sous le feu d’un déluge de bombes et de tirs sionistes, dans une guerre qui dure depuis 725 jours et que de nombreux observateurs qualifient d’« épuration génocidaire ». En l’espace de quelques heures, les hôpitaux du territoire ont reçu des dizaines de corps, parmi lesquels une majorité de femmes et d’enfants. Des familles entières ont été anéanties dans la nuit, tandis que les frappes se sont multipliées sur les zones résidentielles et les centres de distribution de l’aide humanitaire. Selon les sources médicales locales, l’armée israélienne a tué depuis l’aube au moins 41 Palestiniens, dont 18 attendaient une distribution d’aide humanitaire au centre de Ghaza. La liste macabre s’est allongée tout au long de la journée : 7 membres de la famille al-Baz, une mère et ses six enfants, ont péri dans le bombardement de leur maison à Deïr El-Balah, au centre du territoire. À Khan Younès, au sud, un père, sa femme enceinte et leur enfant ont été tués dans une frappe visant une tente de déplacés dans la zone d’al-Mawasi. Les quartiers populaires ont été pilonnés sans répit. À l’ouest de Ghaza, le camp de Chati, Tall El-Hawa et le secteur de Sabra ont été frappés par des bombardements massifs. Plus au nord, l’artillerie israélienne a visé le quartier d’Al-Tuffah, où un bulldozer blindé piégé a été déclenché, provoquant la mort de plusieurs habitants. Trois autres corps ont été retrouvés près du stade de Palestine. À Nusseïrat et Bureïj, des maisons appartenant aux familles Arandas et Qreïnawi ont également été détruites par des frappes de l’artillerie, causant d’autres victimes civiles. La violence s’est aussi concentrée sur les lieux où la population tente de survivre. Plusieurs centres de distribution d’aide ont été ciblés, entraînant la mort de six Palestiniens et de nombreux blessés. Les hôpitaux Al-Shifa, Al-Ahli, Al-Awda, Al-Aqsa et Nasser ont recensé, à eux seuls, 41 martyrs en quelques heures.
La famine s’installe
Au-delà des bombardements, le siège imposé par l’occupant sioniste, il plonge la population dans une famine organisée. Le ministère de la Santé de Ghaza a annoncé que 453 Palestiniens, dont 150 enfants, sont morts depuis octobre 2023 à cause de la faim et de la malnutrition. Ces chiffres ne cessent de grimper depuis que l’initiative mondiale IPC (Integrated Food Security Phase Classification) a officiellement déclaré l’état de famine dans le nord de Ghaza en août dernier. L’accès humanitaire reste quasi inexistant. Depuis mars, Israël ferme l’ensemble des points de passage et bloque des milliers de camions d’aide à la frontière. Lorsqu’une petite partie de l’aide parvient à entrer, elle est jugée dérisoire face aux besoins d’une population de plus de deux millions de personnes. Dans de nombreux cas, ces convois sont attaqués ou détournés, sous les yeux de l’armée israélienne.
Interminables affrontements
Sur le terrain militaire, la résistance palestinienne a mené des combats violents contre les forces sionistes qui tentaient de progresser à l’ouest de la ville de Ghaza. L’armée israélienne a reconnu elle-même que cinq de ses soldats ont été grièvement blessés dans ces affrontements. Malgré ses bombardements massifs, l’armée a dû reculer de certaines positions, notamment dans le secteur stratégique de la rue al-Jalaa, où ses blindés avaient avancé la veille. Le carrefour de Zahrana, situé au cœur de Ghaza et reliant le nord et le sud de la ville, reste l’un des points névralgiques de la bataille. Les incursions israéliennes y sont fréquentes, mais se heurtent à une résistance soutenue.
Le lourd bilan d’une guerre sans fin
Les chiffres donnent la mesure de la catastrophe. Depuis le 7 octobre 2023, les frappes israéliennes ont tué 66 055 Palestiniens et blessé 168 346 autres, selon le ministère de la Santé de Ghaza. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. À cela s’ajoutent des milliers de disparus, ensevelis sous les décombres ou abandonnés dans les rues, faute de moyens pour les secourir. Chaque jour, les morgues et les hôpitaux croulent sous les corps, incapables de répondre à l’ampleur des besoins. Le manque d’électricité, d’eau potable et de médicaments accentue la tragédie. Le témoignage le plus cruel est celui d’un enfant décédé à l’hôpital Al-Shifa non pas sous les bombes, mais des suites de la malnutrition et de l’absence de traitement.
Une « solution » américaine controversée
Sur le plan diplomatique, la crise s’est invitée au cœur des débats internationaux. Le président américain Donald Trump a dévoilé une proposition de sortie de guerre, qui inclut le désarmement de la résistance palestinienne, la libération des prisonniers israéliens dans les 72 heures et l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza. Ces conditions, perçues comme favorables à Israël, ne répondent ni à l’arrêt des bombardements ni à la levée du blocus. Pendant ce temps, la guerre continue de broyer des vies, de réduire des quartiers entiers en ruines et de plonger une population épuisée dans l’horreur d’un siège qui combine bombes, famine et maladie. Ce nouvel épisode sanglant à Ghaza s’ajoute à une longue liste de massacres et confirme une constante : l’utilisation de la faim et des bombardements indiscriminés comme instruments de guerre contre les civils. Le silence international et l’impunité dont bénéficie l’entité sioniste ne font qu’ancrer l’idée d’une guerre totale menée contre un peuple tout entier.
M. S.