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SELON UN SONDAGE DU NEW YORK TIMES : Érosion du soutien des Américains à l’occupant sioniste

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Un sondage conjoint du New York Times et de l’Université de Sienne révèle un basculement historique de l’opinion publique américaine vis-à-vis du conflit en Palestine.
Deux ans après le déclenchement de la guerre israélienne contre Ghaza, le soutien à l’entité sioniste s’est nettement effrité au profit d’une sympathie croissante pour la cause palestinienne.
Selon les résultats publiés, 35 % des Américains affirment désormais se sentir plus proches des Palestiniens, contre 34 % pour Israël. Un renversement spectaculaire si l’on compare avec les chiffres d’octobre 2023, au lendemain des attaques, où 47 % des sondés soutenaient Israël, contre seulement 20 % la Palestine. Le sondage met en lumière une opposition de plus en plus forte à la poursuite de l’aide militaire et économique américaine à Israël. Près de 60 % des personnes interrogées estiment que l’entité sioniste doit mettre fin à la guerre, même si tous les otages israéliens ne sont pas libérés ou si la résistance palestinienne n’est pas neutralisée. Autre donnée frappante : environ 40 % des Américains jugent qu’Israël tue délibérément des civils palestiniens à Ghaza, soit le double de ceux qui partageaient cet avis au début de la guerre.

Le rôle déterminant de la jeunesse
La fracture générationnelle apparaît particulièrement marquée. Plus de 70 % des Américains âgés de moins de 30 ans rejettent l’idée de continuer à financer l’effort de guerre israélien. Cette opposition des jeunes, indépendamment de leur appartenance partisane, traduit un basculement profond dans les perceptions et les valeurs des nouvelles générations. Le clivage partisan est également visible. Parmi les démocrates, 54 % expriment désormais plus de sympathie pour les Palestiniens, contre seulement 13 % pour Israël. Plus de huit démocrates sur dix estiment par ailleurs qu’Israël doit cesser ses opérations militaires, même sans atteindre ses objectifs proclamés. Chez les républicains, si la majorité continue de soutenir Israël, la baisse reste notable : 64 % disent se sentir proches de l’entité, contre 76 % en 2023.

Témoignages de désillusion
Le sondage met également en avant des témoignages de citoyens américains exprimant leur désenchantement face à la guerre. « J’étais largement favorable à Israël après le 7 octobre, mais aujourd’hui, compte tenu de la brutalité de ce qu’elle fait subir aux Palestiniens, la situation n’est plus tenable », confie Austin Mugliston, un démocrate de l’Idaho âgé de 33 ans. De son côté, Shannon Carey, assistante médicale du Connecticut, juge que « cette guerre est devenue une véritable crise humanitaire. En tant que mère, voir mourir des enfants à ce rythme est insoutenable. Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide ».

Un soutien de rue grandissant à la cause palestinienne
Au-delà des sondages, la contestation se traduit aussi par des mobilisations sur le terrain. À Washington, des dizaines de manifestants ont récemment exigé l’arrestation du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour crimes de guerre et génocide à Ghaza, où plus de 18 000 enfants ont été tués en deux ans. Les manifestants ont appelé à mettre fin à la complicité américaine et à traduire les responsables israéliens devant les tribunaux internationaux.

Offensive judiciaire contre les militants pro-palestiniens
Parallèlement, le ministère américain de la Justice a intenté une action en justice contre des militants pro-palestiniens ayant protesté devant une synagogue du New Jersey. L’administration s’appuie sur une loi (FACE Act), conçue à l’origine pour protéger l’accès aux cliniques d’avortement, afin de restreindre les manifestations à proximité des lieux de culte. Une première dans l’histoire juridique récente des États-Unis, qui suscite de vifs débats sur la liberté d’expression et le droit de manifester.

Une alliance fragilisée
Ces résultats illustrent un tournant inédit dans la relation entre Washington et Tel-Aviv. Israël, principal bénéficiaire de l’aide extérieure américaine depuis 1948, voit pour la première fois son image sérieusement entamée auprès de la population. Le recul marqué du soutien, notamment dans les rangs démocrates et chez les jeunes, laisse entrevoir des difficultés croissantes pour justifier à long terme l’alliance stratégique entre les deux pays. Le sondage du New York Times et de l’Université de Sienne souligne ainsi une mutation profonde de l’opinion publique américaine : après des décennies d’alignement automatique, une partie croissante des citoyens commence à remettre en cause le soutien inconditionnel de leur pays à Israël, ouvrant la voie à un débat politique qui pourrait redessiner la politique étrangère américaine au Proche-Orient.
M.Seghilani

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