La Caravane de la Résilience mondiale, en route vers Ghaza pour briser le blocus israélien et acheminer des aides humanitaires, a annoncé avoir essuyé, dans la nuit de mardi à mercredi, une série d’attaques par drones, marquées par des explosions, du brouillage et des jets d’objets non identifiés.
Selon les organisateurs, douze assauts distincts ont visé neuf embarcations, au large des côtes grecques. Le coordinateur du convoi, Wael Nawar, a précisé que lE navire Ohwaïla avait été atteint par une petite bombe sonore, sans provoquer de blessés ni de dégâts matériels. D’autres bateaux, parmi lesquels Otaria, Maria, Salvagia et Zephyro, auraient également été pris pour cibles. Les participants affirment avoir entendu plusieurs détonations tout autour de l’escadre, tandis que des drones larguaient des projectiles non identifiés, accompagnés d’un brouillage volontaire des communications. Dans un communiqué, la Caravane de la Résilience a dénoncé un « grave précédent » et assuré que ces attaques n’entameraient en rien sa détermination : « Notre volonté reste plus forte que jamais : briser le blocus et faire parvenir les aides au peuple de Ghaza .» Cette tension s’inscrit dans un contexte où la commission internationale pour la levée du blocus avait déjà alerté, dimanche dernier, sur la présence inquiétante de drones patrouillant de façon répétée au-dessus de la caravane. Samedi, les organisateurs avaient indiqué que l’ensemble des bateaux avaient quitté Barcelone en convoi groupé, avec un temps estimé d’une semaine pour atteindre Ghaza. Le convoi compte actuellement 51 embarcations, la plupart évoluant au large de la Crète.
Rome condamne vigoureusement
La série d’attaques a aussitôt provoqué une réaction ferme en Italie. Le ministre de la Défense Guido Crosetto, a dénoncé « avec la plus grande vigueur » ces actions menées « par des auteurs encore inconnus ». Dans un communiqué, il a annoncé avoir ordonné le déploiement immédiat de la frégate multi-missions Vasan, qui croisait déjà en mer Égée dans le cadre de l’opération « Mer sûre ». Le bâtiment fait désormais route vers la zone d’incident « afin de garantir une assistance aux citoyens italiens présents à bord de la caravane et de procéder à d’éventuelles opérations de secours ». Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a, de son côté, indiqué avoir exigé d’Israël des garanties immédiates sur la sécurité des citoyens italiens, parmi lesquels figurent des parlementaires et eurodéputés engagés dans cette mission humanitaire. Rome a officiellement rappelé que toute intervention relevant de l’armée israélienne devait se conformer strictement au droit international et au principe de précaution. L’ambassade italienne à Tel-Aviv a été chargée de recueillir davantage d’informations et de maintenir la pression diplomatique pour assurer la protection complète des participants. La Caravane de la Résilience mondiale, partie de Barcelone plus tôt ce mois-ci, regroupe des dizaines d’embarcations, animées par des associations, des élus et des militants internationaux. Leur objectif : briser le siège imposé depuis près de deux décennies à la bande de Ghaza et y acheminer une cargaison humanitaire. Les attaques par drones, intervenues en Méditerranée orientale, ajoutent une nouvelle dimension au danger entourant cette mission déjà placée sous surveillance et menacée à plusieurs reprises. Les organisateurs, eux, affirment que leur détermination reste intacte, convaincus que « le droit à la vie et à la dignité du peuple palestinien » justifie tous les risques encourus.
La résistance palestinienne appelle à protéger la Caravane
La résistance palestinienne a fermement dénoncé, hier, l’attaque israélienne contre plusieurs navires de la Caravane de la Résilience mondiale, en route vers la bande de Ghaza pour briser le blocus et acheminer une aide humanitaire aux civils assiégés.
Dans un communiqué, le mouvement palestinien a accusé l’armée israélienne d’avoir ciblé en pleine mer et dans les eaux internationales plusieurs bateaux du convoi à l’aide de drones armés. Hama a qualifié cet acte de « terrorisme d’État » et de « comportement dangereux » destiné à ouvrir la voie à de nouvelles agressions contre les navires et les militants internationaux à bord. Le mouvement estime que cette attaque s’inscrit dans une stratégie « cyniquement préméditée » visant à décourager les acteurs de solidarité internationale de remplir leur mission humanitaire. Celle-ci consiste à acheminer nourriture, médicaments et fournitures essentielles aux habitants de Ghaza, soumis à une campagne d’« extermination et de famine planifiée ».
Hama a, par ailleurs appelé la communauté internationale, les pays concernés, les organisations humanitaires et les instances onusiennes à condamner « sans ambiguïté » cette violation du droit international, et à prendre des mesures immédiates pour assurer la protection du convoi et de son équipage. Le mouvement a également exigé que les responsables israéliens soient traduits en justice pour leurs crimes contre le peuple palestinien et contre les initiatives civiles de solidarité.
M. Seghilani