Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a annoncé, lundi, sur son site web, que 11 enfants ont été tués lors d’une attaque contre une mosquée, à l’ouest du Soudan, et qui a fait au total 75 morts.
«L’attaque de drone qui a visé il y a trois jours la mosquée du camp pour personnes déplacées à l’intérieur du pays d’Abou Shouk, à El-Fasher, dans le Darfour du Nord, pendant la prière de Fajr, est choquante et inadmissible », rapporte l’UNICEF, précisant que les premiers rapports indiquent qu’au moins 11 enfants âgés de 6 à 15 ans ont été tués lors de cette attaque meurtrière, qui a également touché les logements adjacents à la mosquée, tandis que de nombreux autres enfants ont été blessés. » Depuis plus de 500 jours, les enfants d’El-Fasher subissent un siège impitoyable imposé par les Forces de soutien rapide, selon l’instance onusienne, témoigne la même source. « Ces enfants sont pris au piège de la violence, n’ont qu’un accès restreint à la nourriture, à l’eau salubre et aux soins de santé, et sont contraints d’assister à des horreurs auxquelles aucun enfant ne devrait jamais être exposé. Cette dernière attaque a déchiré des familles et brisé tout sentiment de sécurité susceptible de subsister chez ces enfants qui ont déjà tant souffert », a-t-on expliqué. Par ailleurs, rappelle l’UNIECF, un camion-citerne soutenu par l’UNICEF a également été frappé par un drone à El-Fasher hier alors qu’il distribuait de l’eau salubre à 8 500 personnes déplacées et patients hospitalisés, notamment à l’hôpital saoudien, l’un des rares centres de santé de la ville encore en activité. Au cours des trois derniers mois, trois camions soutenus par l’UNICEF ont été pris pour cible. » Pour l’UNICEF, ces attaques « mettent gravement en danger le personnel humanitaire et compromettent l’acheminement de fournitures vitales. Dans ce contexte de siège, de telles attaques privent les familles d’El-Fasher d’eau salubre alors que la malnutrition et les maladies de l’enfant sont en plein essor. Les familles déplacées et les hôpitaux dépendent désormais presque entièrement des camions pour s’approvisionner en eau. Sans ces camions, beaucoup de personnes seront obligées de se tourner vers des sources insalubres, exposant les enfants à des risques supplémentaires de contracter des maladies mortelles transmises par l’eau. » Face à cette situation, « il est inacceptable que des enfants continuent d’être tués, mutilés et traumatisés à cause d’un conflit qu’ils n’ont pas déclenché et qu’ils ne peuvent pas contrôler. Ils ne sont même plus en sécurité chez eux, à l’école, ou dans leur lieu de culte, autant d’espaces pourtant protégés par le droit international humanitaire », dénonce l’UNICEF pour qui encore, « l’ensemble des parties belligérantes doivent mettre un terme à ces attaques, remplir les obligations mises à leur charge par le droit international humanitaire et assurer la protection des enfants en toutes circonstances. Des vies d’enfants sont en jeu et l’impunité ne peut être tolérée. » Enfin, l’organe onusien exige une « enquête rapide et minutieuse », pour que « les auteurs de ces crimes soient tenus pleinement responsables de leurs actes. Chaque enfant a droit à la sécurité. L’UNICEF restera toujours aux côtés des enfants d’El-Fasher et du Soudan. Nous n’aurons de cesse d’exiger leur protection et d’amplifier leur voix tant que les violences se poursuivront. »
R. I.