Combien sont-ils ceux qui savent que depuis le mois de juillet dernier, en Algérie, les trafiquants de stupéfiants risquent la peine de mort ? Cette peine capitale a été introduite par la loi n° 25-03 du 1er juillet 2025 qui modifie et complète la loi n° 04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. Il est vrai que cette sanction extrême intervient dans des cas précis. Par exemple lorsque le trafic est commis « dans ou aux abords des établissements d’éducation, d’enseignement et de formation ». Ou lorsqu’il s’agit « des stupéfiants synthétiques (durs) et des substances qui entrent dans leur composition ».
Ensuite, toutes les peines prévues dans la loi de 2004 ont été revues à la hausse. La peine de mort a remplacé la réclusion criminelle à perpétuité. La réclusion criminelle à temps de 20 ans à 30 ans a été remplacée par la perpétuité. L’emprisonnement de 10 à 20 ans est passé au double. Etc, …Un durcissement des peines qui se justifie par les dégâts de ce fléau qui menace l’intégrité et les valeurs de notre société. Intoxiquer nos enfants aux abords des écoles est un crime crapuleux impardonnable. Les intoxiquer ailleurs est aussi crapuleux mais sans la sacralité des lieux d’éducation. Le législateur ne s’est pas contenté de la punition à infliger aux trafiquants. Dans la même loi, il a prévu à « l’art. 35 bis 1. — Des intéressements pécuniaires ou autres peuvent être accordés aux personnes qui fournissent aux autorités compétentes des informations permettant l’identification et/ou l’arrestation des auteurs des infractions prévues par la présente loi et/ou de mettre fin à l’infraction ».
Il faut préciser que dans ce cas de figure, il ne s’agit pas de délation dans le sens péjoratif du terme mais de patriotisme, d’une prise de conscience incitant à prémunir et sauver des vies humaines contre un danger qui peut être mortel pour elles. Il faut voir ce geste comme celui du héros qui se jette à l’eau pour sauver une personne de la noyade. Il n’est pas inutile de couper l’herbe sous les pieds des esprits malveillants qui, profitant des séquelles morales comme la collaboration avec les autorités occupantes durant les 132 ans de colonialisme, tenteraient de transformer un acte civique en « bouchekara ». Les associations civiles devraient prendre en charge cet aspect sociologique pour le « remettre à l’endroit ».
Depuis un certain temps, il y a un début de participation citoyenne à travers les réseaux sociaux pour dénoncer tout acte hors la loi. Cela va de la conduite dangereuse sur les routes aux vols en tous genres en passant par les agresseurs des personnes, vulnérables ou non. Il est vivement recommandé d’encourager ces initiatives qui démontrent que notre pays est sur la bonne voie de guérison de ses traumas de la nuit coloniale.
Revenons au trafic de drogues pour ajouter que la loi de juillet dernier a prévu la saisie de tous les biens des trafiquants. Ce n’est pas tout. Le législateur a été très minutieux dans la prévention puisqu’il a ajouté que tout « recrutement dans les administrations, les établissements et institutions publics, les établissements d’intérêt général et ceux ouverts au public et les institutions et organismes du secteur privé » donne lieu à « des tests de dépistage négatifs attestant de la non consommation de stupéfiants et/ou de substances psychotropes (et qui) sont exigés dans les dossiers des candidats ». Vous avez bien lu « TOUS LES RECRUTEMENTS ». Du secteur public ou privé.
Cette disposition permet d’exclure par exemple toute personne usant de stupéfiants à la fonction de chauffeurs. On devrait ajouter ces tests à tous les candidats du permis de conduire. En y ajoutant un contrôle périodique à définir. Ce qui réduira les accidents de la route qui ne cessent d’endeuiller les familles. L’alcoolisme n’existe plus, ou si peu, dans notre pays. Il faudra changer « l’alcooltest » des contrôles routiers par des appareils de dépistage de drogues et stupéfiants. Ce sont des tests salivaires d’un maniement simple et rapide. Cette loi signe un arrêt brutal du fléau qui menace toute notre jeunesse. Un véritable « coup de massue » contre les trafiquants de stupéfiants. Il ne manque plus que les textes d’application qui ne devraient pas tarder !
Zouhir Mebarki
zoume600@gmail.com










































