Le chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Tom Fletcher, a appelé à « faire mieux » pour aider Haïti, en proie à la violence des gangs, la faim et l’instabilité qui continuent de secouer ce pays des Caraïbes. « Nous devons faire mieux » pour soutenir les familles qui luttent pour survivre face à une pénurie alarmante de financements humanitaires, a averti M. Fletcher, lors d’une visite dans ce pays. « J’ai honte au nom du monde entier que nous ne parvenions pas à faire preuve de plus de compassion, d’humanité, à reconnaître ce que vivent les gens ici », a-t-il affirmé, se basant sur des témoignages de personnes, « dont la vie a été détruite par une violence brutale », et qui ont « désespérément besoin de sécurité, de dignité, d’espoir », a-t-il dit. Avec ses 11 millions d’habitants, Haïti continue de faire face à une grave crise humanitaire et sécuritaire, dans un contexte d’épidémie de choléra et d’augmentation des taux de malnutrition, et des déplacements à grande échelle qui se poursuivent en 2025. Selon une mise à jour de l’OCHA, la moitié des Haïtiens sont confrontés à l’insécurité alimentaire et à des niveaux sans précédent de déplacements forcés, qui ont triplé l’année dernière pour atteindre plus d’un million de personnes. Depuis plus d’un an, des gangs ont pris le contrôle de vastes zones à l’intérieur et à l’extérieur de la capitale, Port-au-Prince, tuant, pillant les infrastructures civiles, notamment les écoles et les hôpitaux, et kidnappant des enfants pour les recruter comme soldats. Selon le Coordonnateur des secours de l’ONU, les familles ont été déplacées à plusieurs reprises par la violence, soulignant qu’à ce jour, l’appel de fonds humanitaire pour Haïti « reste largement sous-financé ». Sur les 908 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins urgents, seuls 11 % ont été financés, ce qui laisse un déficit de 800 millions de dollars.
R. I.
