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COMMENT LE MOSSAD PROCÈDE POUR RENVERSER LE GOUVERNEMENT IRANIEN : L’opération secrète « Blue message » décryptée

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Un rapport publié par le site d’investigation américain The Gray Zone a mis au jour une vaste opération numérique, liée aux services de renseignement sionistes, visant à recruter des Iraniens pour renverser leur gouvernement.
La campagne, déployée à travers une vingtaine de pays, utilisait des publicités en langue persane et s’appuyait sur un comédien et influenceur basé à Atlanta.
Selon The Gray Zone, l’humoriste et créateur de contenu Desi Banks, connu pour ses vidéos comiques légères et suivi par plus de 9 millions de personnes sur Instagram, aurait joué un rôle inattendu dans cette opération. Sa société de production, Desi Banks Productions LLC, aurait diffusé quatre campagnes publicitaires en persan, ciblant au moins 19 pays, parmi lesquels les États-Unis, la Suède, la France, l’Allemagne, l’Inde, ainsi que plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique. Ces campagnes proposaient des offres fictives d’emplois lucratifs et exonérés d’impôts dans de prétendues entreprises internationales, tout en redirigeant les internautes vers des formulaires liés au Mossad, le service de renseignement extérieur israélien. L’une des opérations les plus audacieuses aurait même renvoyé directement les utilisateurs vers le site officiel de recrutement du Mossad, en langue persane, accompagné d’un conseil explicite : utiliser un VPN avant de cliquer. Les investigations indiquent que les proches d’ingénieurs nucléaires iraniens, notamment installés en Allemagne, figuraient au cœur de cette campagne. L’Allemagne aurait été le seul pays ciblé par les quatre vagues publicitaires. Sous le nom de code « Blue Message » (La lettre bleue), un volet de cette opération appelait directement les membres des forces de sécurité et de renseignement iraniennes à soumettre leur CV sur un site aujourd’hui fermé. La campagne encourageait également les Iraniens de l’intérieur et de la diaspora à rejoindre une chaîne Telegram dédiée, qui compterait plus de 2200 abonnés. Dans une version archivée du site datée d’avril, on pouvait lire : « La lettre bleue est un centre de recrutement des employés de la sécurité et du renseignement iraniens. Nous vous garantissons un haut niveau de sécurité, notamment si vous ou un membre de votre famille travaillez dans les centres nucléaires ou les centrales énergétiques. » Parmi les contenus les plus marquants, une vidéo diffusée le 28 janvier dernier mettait en scène un ingénieur nucléaire fictif nommé « Amir », choisissant de faire défection vers Israël pour l’avenir de son enfant nouveau-né. La scène se terminait par un appel : « J’attends votre appel », censé être envoyé « au cœur de Tel-Aviv ». Durant la guerre israélienne contre l’Iran en juin, qui dura douze jours, la campagne a également relayé des animations rudimentaires sous le slogan « Opération Lion Ascendant », toujours liées à des formulaires Google attribués au Mossad. Les slogans de recrutement étaient explicites : « Vous êtes à un clic d’entrer dans l’Histoire. Contactez-nous maintenant, l’avenir vous appartient. » Ou encore, en persan : « Les jours du régime sont comptés. C’est le moment d’agir. Ne pas bouger serait une trahison envers l’Iran. » La campagne avait déjà été signalée début 2024 par la chaîne Al-Manar, qui l’avait décrite comme une « guerre cybernétique israélienne » visant à gérer le recrutement d’agents à distance. Plusieurs comptes iraniens sur X (ancien Twitter) avaient également averti que ces formulaires constituaient des tentatives de collecte d’informations au profit du Mossad. Cependant, son efficacité reste incertaine. En juillet, la chaîne Telegram de « La lettre bleue » posait une question à ses abonnés : « Combien de personnes pensez-vous nous avoir contactés via notre formulaire sécurisé depuis le début de la guerre ? » Les statistiques montraient 804 vues et 117 réponses, mais aucun chiffre officiel n’a été publié. Un sondage ultérieur sur X, en octobre, a même tourné la campagne en dérision : la majorité des participants affirmaient que « personne » n’avait contacté l’organisation. En parallèle, les autorités iraniennes ont annoncé le 30 août dernier l’arrestation de huit agents liés au Mossad dans la province de Khorassan. L’événement, largement relayé par les médias officiels iraniens, a été interprété comme une réponse directe aux manœuvres sionistes.
M. Seghilani

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