Preuve de plus s’il en faut aux crimes du Makhzen dans les territoires sahraouis occupés, un nouvel ouvrage intitulé « Le royaume du Maroc comme modèle d’État terroriste, la longue histoire du terrorisme global au Sahara occidental et dans le monde », documente tous les méfais d’une force d’occupation dignes d’un terrorisme d’Etat.
Lors d’une rencontre avec les journalistes de la presse nationale organisée, hier, par l’ambassade du Sahara occidental en Algérie, au centre de presse sahraoui ‘’Didouche Mourad’’, l’ambassadeur Khatri Addouh a révélé, à l’attention de l’opinion nationale et internationale, le premier livre qui traite du comment le Makhzen emploie les moyens illégaux, comme le parrainage des groupes criminels et terroristes dans la région, pour se maintenir à la tête du royaume.
L’œuvre de l’écrivain sahraoui Sid Hamdi Yahdhih revient ainsi sur la chronologie des crimes marocains commis depuis 1975 avec des références, des dates et des chiffres pour authentifier chaque événement. Exploitation de groupes criminels et terroristes financés par les revenus de la drogue pour semer le trouble dans la région, et les réseaux de drogue, répression de manifestations pacifiques, actes de tortures sur les prisonniers politiques, enlèvements, disparitions forcées, paupérisation de la population…autant de méthodes employées dans la politique marocaine d’occupation du Sahara occidental qui, toutes réunies dans un livre bien documenté et assez consistant, fournissent au lecteur des preuves irréfutables d’un terrorisme d’Etat financé par les institutions marocaines.
Le régime Marocain et ses sinistres analogues
Ces preuves accablantes placent le Maroc sur un pied d’égalité que le régime nazi et, surtout, le régime sioniste qui pratique une politique d’extermination contre le peuple palestinien. L’auteur a, par-là, épinglé le régime marocain sur les violations des droits de l’Homme en le confrontant aux conventions et textes du droit international. « Le terrorisme d’Etat du Maroc ne se limite par contre le peuple sahraoui, mais il est étendu à l’étranger. Ainsi, les plus grands attentats terroristes commis en Europe, notamment en Espagne et en France, ont été exécutés par des Marocains et ce pour imposer des agendas politiques (du régime marocain, Ndlr) », pour citer un passage dans ce livre décrivant l’envergure internationale du terrorisme marocain. Outre le parrainage du terrorisme dans la région Sahélo-saharienne à des fins hégémoniques et expansionnistes, le Maroc a créé des organisations terroristes qui roulent pour lui dans le Moyen-Orient et opèrent un peu partout, en Europe comme en Asie, et ce dans le but de protéger son commerce juteux de la drogue. Au-delà du terrorisme classique qui vise à déstabiliser les Etats pour imposer des agendas occultes, l’auteur sahraoui nous explique comment le régime marocain a fait évoluer sa stratégie en misant, aujourd’hui, sur la guerre de quatrième voire de cinquième génération.
Il s’agit du cyberterrorisme qui emploie l’espionnage comme moyen, notamment le logiciel israélien Pegasus utilisé contre des personnalités politiques en Europe et en Afrique à des fins de chantage. Pas que, puisque ce livre revient avec preuve à l’appui sur le chantage par la migration employée par le Maroc contre l’Espagne dans l’enclave de Ceuta et Melilla. C’est sans compter encore sur les réseaux de drogue pour un royaume qui produit chaque année quelque 40.000 tonnes de cannabis.
Voyons donc qui est terroriste
Face à cette documentation bien fournie qui accule le Maroc sur sa politique terroriste, il se trouve, paradoxalement, que c’est ce même Maroc qui tente la manœuvre sournoise, en s’appuyant sur ses réseaux de lobbying à Washington, de faire classer le Front Polisario- ce mouvement de libération reconnu comme seul représentant légitime du peuple sahraoui – comme organisation terroriste. Une thèse marocaine fondée sur l’illusion et la propagande qui ne peut, bien entendu, résister à l’argument solide d’un ouvrage s’appuyant sur des preuves documentées. Ce livre qui plus est, certifie de la sacralité de la cause du Front Polisario en affirmant qu’aucun citoyen sahraoui ne fait partie d’aucune organisation terroriste dans le monde. Ni même aucun prisonnier sahraoui ou faisant l’objet de poursuites judiciaires pour actes terroristes ou subversifs n’est enregistré. L’auteur laisse le soin au lecteur de conclure qui est vraiment terroriste !
Pour ce qui est de la structure de cet ouvrage, il y a lieu de souligner, pour le résumer, qu’il est réparti sur sept chapitres. Le premier jette la lumière sur la véritable nature de l’Etat marocain et ses pratiques terroristes contre le peuple sahraoui. Le deuxième revient sur les conséquences de ces mêmes pratiques terroristes, notamment dénier le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, l’occupation de ses territoires par l’incursion miliaire (l’usage des drones, des actes terroristes, les réseaux de drogue…), l’expulsion des populations sahraouies, les enlèvements, la répression, l’emprisonnement, la torture …
Le troisième chapitre traite de l’examen de la question du terrorisme marocain contre le peuple sahraoui et ce à la lumière du droit international, tandis que le quatrième énumère les autres méfais marocains, comme les crimes racistes, la stratégie de la famine, le mur de la honte…quant au cinquième chapitre, il oppose l’authenticité, la légitimité et la crédibilité historiques de l’organisation du Front Polisario à l’Etat marocain et sa nature terroriste, alors que le sixième planche sur les manœuvres du Makhzen pour diaboliser le mouvement de libération sahraoui. Enfin, le septième chapitre raconte comment le Maroc exporte son terrorisme à l’étranger.
Farid Guellil