Le journal New York Times a révélé que l’entité sioniste mène une politique systématique visant à réduire au silence les journalistes palestiniens et à empêcher la documentation des crimes commis à Ghaza.
Selon le quotidien américain, Israël cherche délibérément à entraver la couverture de la guerre en ciblant directement les journalistes locaux, soit par des assassinats, soit en les accusant publiquement d’appartenance à la résistance palestinienne. Ces accusations reposent sur des “preuves” difficiles à vérifier, ce qui permet à Tel-Aviv de justifier la mise à l’écart de tout témoin gênant sur le terrain.
Dans le même temps, l’accès au territoire reste fermé aux journalistes étrangers, renforçant ainsi le blackout médiatique. D’après la Comité pour la protection des journalistes (CPJ), au moins 192 journalistes ont été tués depuis le début de l’agression israélienne contre Ghaza, un chiffre sans précédent comparé à d’autres zones de conflit dans le monde. Alors que le droit international considère les journalistes comme des civils, Israël les traite comme des “belligérants”, sur la base de la doctrine selon laquelle “tout habitant de Ghaza est Hamas”. Cette approche viole ouvertement les conventions internationales qui garantissent la protection des professionnels des médias en temps de guerre.
Des réactions internationales timorées
Les observateurs soulignent le contraste entre la faible réaction du monde face aux assassinats de journalistes palestiniens et l’indignation qu’avaient suscité d’autres affaires similaires, comme l’assassinat de Jamal Khashoggi ou les attaques contre des journalistes en Russie, où les justifications officielles avaient été largement rejetées. La différence de traitement est aussi flagrante entre journalistes étrangers et locaux. Les correspondants internationaux sont souvent perçus comme des observateurs neutres, tandis que leurs confrères palestiniens sont accusés de partialité du fait de leur proximité avec la souffrance quotidienne de leur peuple. Or, ces derniers disposent d’une expertise précieuse et d’un accès direct au terrain, rendant leurs témoignages essentiels pour la couverture médiatique mondiale — une raison de plus qui les expose à un ciblage systématique. Des experts comparent la mission des journalistes en zone de guerre à celle des soldats : rester, témoigner et protéger la vérité avec leurs outils. Mais l’occupant cherche à les présenter comme des combattants, afin de légitimer leur élimination. Cette stratégie, selon les analystes, s’inscrit dans une guerre totale qui ne vise pas seulement les vies humaines, mais aussi la mémoire collective et la vérité historique, transformant la presse en cible prioritaire d’une campagne d’effacement.
M. S.