A quelques jours de la rencontre cruciale entre l’Italie et Israël dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde, l’association italienne des entraîneurs de football (AIAC) a jeté un pavé dans la mare en appelant officiellement à la suspension d’Israël des compétitions internationales.
Dans une lettre adressée au président de la Fédération italienne de football, Gabriele Gravina, la fédération a exhorté la FIFA et l’UEFA à prendre « une mesure urgente et éthique » face à la situation humanitaire dramatique à Ghaza. Le président de l’AIAC, Renzo Ulivieri, a justifié cette démarche en soulignant que « les valeurs humaines qui fondent le sport nous obligent à nous opposer aux actes de répression aux conséquences dévastatrices ». Loin d’un simple geste politique, l’appel est présenté comme « un devoir moral ». Le Conseil national de l’AIAC a voté cette décision à l’unanimité. Giancarlo Camolese, vice-président de la commission internationale d’athlétisme de l’association, a renchéri : « Se taire et jouer comme si de rien n’était n’est pas une option acceptable. »
L’AIAC a rappelé la décision prise par les instances internationales du football en 2022 d’exclure la Russie à la suite de son invasion de l’Ukraine. Selon l’association italienne des entraîneurs, la gravité des événements actuels à Ghaza, qualifiés par de nombreuses organisations humanitaires de « catastrophe humanitaire » voire de « génocide », justifie des mesures similaires.
Ce positionnement alimente un débat de plus en plus vif autour de l’attitude jugée passive des grandes institutions du football mondial. Ni la FIFA ni l’UEFA n’ont, jusqu’à présent, pris de mesures concrètes envers Israël, en dépit des appels répétés et des critiques croissantes au sein du monde sportif, politique et de la société civile. La dernière confrontation entre les deux nations, qui s’est tenue à Udine en octobre 2024, s’était déjà déroulée dans une atmosphère tendue. Des manifestations pro-palestiniennes avaient eu lieu aux abords du stade, accompagnées d’un dispositif sécuritaire exceptionnel.
Depuis, la situation à Ghaza s’est considérablement détériorée, rendant l’organisation de la rencontre à venir encore plus controversée.
Alors que le monde du sport continue de s’interroger sur sa responsabilité face aux conflits internationaux, cette prise de position de l’AIAC pourrait bien faire boule de neige. La question qui mérite d’être posée désormais : la FIFA et l’UEFA écouteront-elles cette voix venue d’Italie ?
Hakim S.
