Selon le quotidien sioniste Israel Hayom, Tel-Aviv a adressé une demande officielle aux États-Unis afin de mettre un terme à la mission de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), déployée au sud du pays depuis 1978.
D’après le journal, le ministre sioniste des Affaires étrangères Gideon Sa’ar a récemment transmis une lettre à son homologue américain Marco Rubio, dans laquelle il affirme que la force onusienne a « échoué dans sa mission principale », à savoir empêcher le Hezbollah de consolider sa présence au sud du fleuve Litani, « comme l’a démontré la dernière guerre ». Sa’ar soutient en outre que la FINUL aurait « systématiquement présenté une image faussée de la réalité » dans ses rapports transmis au Conseil de sécurité. Cette démarche israélienne intervient à la veille des débats attendus à l’ONU fin août sur le renouvellement du mandat de la FINUL. D’après Israel Hayom, Sa’ar devrait également rencontrer Marco Rubio, actuel conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, lors de sa visite à Washington prévue la semaine prochaine. Dans sa lettre, le chef de la diplomatie israélienne plaide pour une fin immédiate du mandat de la FINUL. À défaut, Israël propose une période transitoire limitée à six mois ou un an maximum, afin de permettre un retrait organisé de la force et un redéploiement de l’armée libanaise dans la zone frontalière. Pendant cette phase, la mission onusienne serait priée de se concentrer sur des tâches précises : le déminage, l’appui à la formation de l’armée libanaise et l’évacuation progressive de ses positions. Parallèlement, le quotidien Jerusalem Post rapportait lundi, citant une source diplomatique, qu’Israël et les États-Unis avaient déjà fait part à plusieurs membres du Conseil de sécurité de leur opposition à un renouvellement automatique du mandat de la FINUL, réclamant une réévaluation de son utilité. Pour mémoire, la FINUL compte actuellement près de 11 000 Casques bleus issus de plusieurs pays. Leur rôle est jugé central pour éviter l’escalade entre Israël et le Liban grâce à des patrouilles de surveillance, des mécanismes de communication entre les deux parties et un soutien direct à l’armée libanaise. Fin juin dernier, le ministère libanais des Affaires étrangères avait officiellement demandé au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le renouvellement du mandat de la FINUL pour un an, à partir du 31 août. Créée en 1978, la FINUL a pour mandat de surveiller le cessez-le-feu et de contribuer à la stabilité du sud-Liban, en vertu des résolutions du Conseil de sécurité. Ses missions ont été élargies après la guerre de 2006, notamment pour appuyer le déploiement de l’armée libanaise et sécuriser la frontière sud du pays.
M. Seghilani
