Au Chili, la sélection nationale de para-powerlifting a signé une performance éclatante en décrochant six médailles lors de la Coupe du monde de Santiago 2025. Une étape cruciale dans le calendrier international, à quelques semaines seulement des Championnats du monde du Caire.
L’Algérie, qui a vu émerger des figures marquantes comme Hocine Bettir, s’impose de plus en plus comme une nation montante de la discipline paralympique. Cette réussite sportive s’inscrit dans une dynamique mondiale où chaque médaille compte dans la course aux qualifications pour les Jeux paralympiques de Los Angeles 2028.
Le grand artisan de cette moisson reste incontestablement Hocine Bettir. Le champion algérien a arraché l’or du meilleur essai dans la catégorie des -65 kg grâce à une barre soulevée à 193 kg dès son premier passage. Cette performance lui a permis de dominer ses concurrents immédiats, même si le Chilien Jorge Carino s’est imposé dans le classement total des trois essais. Bettir, malgré une tentative infructueuse à 200 kg, termine avec un cumul de 378 kg qui le place au pied du podium global, mais sa victoire sur la meilleure charge confirme son statut de référence internationale.
Le parcours de Bettir illustre parfaitement la complexité de ce sport, où la régularité sur trois tentatives prime autant que l’exploit individuel. Carino, avec 540 kg au total, a prouvé sa supériorité dans la régularité, tandis que le Brésilien Bruno Carra a complété le podium, obtenant l’argent au total et le bronze du meilleur essai.
L’éclosion des jeunes talents algériens
À côté de Bettir, la relève a également brillé. Le jeune Chems Eddine Boudra (-49 kg) s’est offert une double récompense en or et en argent. Avec un total de 240 kg soulevés, il a dominé la catégorie junior, signant un succès majeur pour son premier grand rendez-vous international. Sa barre à 85 kg lui a en outre valu l’argent du meilleur essai. S’il n’a pas pu rivaliser avec les seniors, où il termine 5e au total, ses performances confirment l’existence d’un vivier prometteur en Algérie.
Dans cette même catégorie, le Panaméen Carlos Serracin a rappelé l’exigence du haut niveau en soulevant 90 kg au meilleur essai, s’octroyant ainsi l’or. Mais le fait que Boudra, encore junior, puisse rivaliser avec les meilleurs seniors constitue en soi un signal fort.
L’autre junior, Radhouane Sedjerari, a lui aussi porté haut les couleurs nationales. Engagé dans les -65 kg, il s’est adjugé deux médailles d’argent, au meilleur essai (75 kg) et au total (210 kg). Certes, ses résultats ne suffisent pas encore pour inquiéter les favoris seniors, dominés par le Chilien Matias Pezo, mais cette double consécration démontre une progression constante.
Une médaille historique pour Sabrina Moussaoui
La participation féminine algérienne a été incarnée par Sabrina Moussaoui (-45 kg), auteure d’un parcours encourageant. Sa médaille de bronze au total (145 kg) constitue une première récompense internationale majeure pour la jeune athlète. Elle s’est toutefois heurtée à une concurrence relevée, notamment la Brésilienne Brenda De Souza, impériale avec deux médailles d’or (95 kg au meilleur essai et 188 kg au total). Moussaoui, 4e au meilleur essai avec 75 kg, reste dans le sillage des meilleures, confirmant ainsi que l’Algérie peut désormais compter sur une représentante capable de rivaliser avec les grandes nations sud-américaines. Les podiums de la Vénézuélienne Dilmary Perez et de la Cubaine Amalia Jimenez montrent l’importance de l’Amérique latine dans cette discipline, mais aussi la place que l’Algérie ambitionne de conquérir.
Une préparation pour le Caire et Los Angeles
La Coupe du monde de Santiago, troisième étape de la saison 2025-2028, a permis aux athlètes algériens d’accumuler des points précieux pour le classement international. Chaque médaille, au-delà de la valeur symbolique, se traduit par un gain en visibilité et en confiance, autant d’éléments indispensables pour préparer les échéances futures. Les regards se tournent désormais vers les Championnats du monde du Caire en octobre prochain. Cette compétition majeure servira de véritable test avant le long chemin menant aux Jeux paralympiques de Los Angeles 2028. L’Algérie, forte de ses six médailles chiliennes, peut aborder cette prochaine étape avec sérénité et ambition.
En ramenant six médailles, dont deux en or, les para-powerlifters algériens ont prouvé que leur discipline est en plein essor. Mais au-delà des chiffres, c’est l’émergence d’une génération jeune et talentueuse qui constitue la meilleure promesse pour l’avenir. L’Algérie peut-elle transformer ces coups d’éclat en succès durables sur la scène mondiale ?
Mohamed Amine Toumiat
