La violence des colons sionistes, appuyés par l’armée d’occupation, a de nouveau frappé plusieurs localités palestiniennes lundi soir, laissant derrière elle des blessés, des récoltes détruites et des maisons endommagées. À El-Khalil, au sud de la Cisjordanie occupée, des colons armés, protégés par des soldats sionistes, ont attaqué les habitants des villes de Halhoul et Sourif. Les assaillants ont roué de coups plusieurs Palestiniens, provoquant des blessures et des contusions, soignées pour certaines sur place. Les violences ne se sont pas limitées aux personnes : les colons ont détruit une partie des vignobles de la famille Karja dans la zone d’Al-Hawawer, en ont volé une autre, et ont mis le feu aux abords de la maison de Mahmoud Ahmed Mahmoud Al-Hour, dans le secteur de Aïn Al-Hamam, au nord de Sourif.
L’incendie a pu être maîtrisé par les pompiers municipaux avant qu’il ne se propage à l’intérieur de la maison. Parallèlement, une importante force militaire sioniste a pris d’assaut le camp de réfugiés d’Al-Fawar, toujours dans la région d’El Khalil. Plus au nord, à Béita près de Naplouse, des affrontements ont éclaté entre jeunes Palestiniens et forces d’occupation, marquant une nouvelle soirée de tensions dans le nord de la Cisjordanie occupée. Les violences ont également touché la région de Tubas, dans la vallée du Jourdain. Selon la Société du Croissant Rouge palestinien, deux militants internationaux solidaires de la cause palestinienne ont été blessés par des colons et des soldats sionistes dans la localité de Khirbet Ibziq. L’agence de presse palestinienne Wafa précise que les forces sionistes ont investi la zone, pénétré dans plusieurs habitations, et frappé aussi bien des Palestiniens que des étrangers. Les deux blessés ont été évacués vers l’hôpital public turc de Tubas.
Une escalade documentée
La Commission palestinienne de lutte contre le mur et la colonisation indique que pour le seul mois de juillet 2024, pas moins de 466 attaques de colons ont été recensées en Cisjordanie occupée, entraînant la mort de quatre Palestiniens et le déplacement forcé de deux communautés bédouines, représentant 50 familles. Depuis le début de la guerre contre Ghaza, le 7 octobre 2023, les attaques de l’armée et des colons sionistes en Cisjordanie occupée, y compris à El Qods-Est, se sont intensifiées. Les chiffres palestiniens font état d’au moins 1 013 morts, près de 7 000 blessés et plus de 18 500 arrestations.
Ces violences se déroulent en parallèle de l’offensive sioniste à Ghaza, qualifiée de guerre d’extermination par de nombreuses ONG et institutions internationales, qui a causé jusqu’à présent 61 499 morts, 153 575 blessés, plus de
11 000 disparus, ainsi que le déplacement de centaines de milliers de personnes, plongées dans une situation de famine qui a déjà coûté la vie à de nombreux enfants.
Nouvelles provocations à El-Qods et arrestations à Salfit
Dans ce climat de tension, plusieurs dizaines de colons sionistes ont envahi mardi matin les esplanades de la mosquée Al-Aqsa, sous protection militaire. Des témoins rapportent qu’ils y ont effectué des tours à caractère provocateur et pratiqué des rites talmudiques, en violation du statu quo historique des lieux saints.
À l’aube, les forces sionistes ont mené une opération à Kafr Al-Dik, à l’ouest de Salfit, arrêtant Ramadan Jasser Al-Dik, une personne en situation de handicap, ainsi que deux frères, Zahi et Amr Ibrahim Al-Dik, après avoir mené une vaste campagne de fouilles dans les maisons du village. Ces événements illustrent la persistance d’une politique de violence systématique en Cisjordanie occupée, où les colons et l’armée sionistes agissent de manière coordonnée, souvent à l’abri de toute sanction internationale, tandis que l’attention mondiale reste braquée sur Ghaza.
M. S.