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LE PETIT MOHAMED ZAKARIA KHADR SUCCOMBE À LA MALNUTRITION À GHAZA : Témoin d’une famine orchestrée 

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La spirale de la faim et de la violence continue de décimer la population palestinienne. Lundi, le petit Mohamed Zakaria Khadr, âgé de cinq ans et atteint de handicap moteur, a succombé à une malnutrition aiguë dans l’hôpital public Nasser, au sud de Ghaza. 

Selon les médecins, l’enfant n’a pas survécu au manque chronique de nourriture et de compléments alimentaires, conséquence directe de la politique de famine imposée par l’occupant sioniste depuis mars dernier, en parallèle d’une guerre d’extermination qui dure depuis plus de vingt deux mois. D’après les chiffres du ministère de la Santé, Mohamed n’est pas un cas isolé. Depuis octobre 2023, plus de 100 enfants sont morts de malnutrition dans l’enclave assiégée. Pour le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ce chiffre est un « jalon catastrophique qui entache la conscience du monde », et appelle à une action immédiate, longtemps retardée. Le Programme alimentaire  mondial (PAM) alerte que plus de 300 000 enfants à Ghaza sont en danger sévère, et que plus d’un tiers de la population n’a pas mangé pendant plusieurs jours consécutifs. Les besoins alimentaires sont estimés à 62 000 tonnes de denrées par mois, alors que les quantités autorisées par Israël restent bien en deçà du minimum vital pour près de deux millions de personnes. Même les maigres livraisons autorisées, comme celles entrées dimanche via le passage de Karm Abou Salem, sont vidées avant d’arriver à destination. En parallèle, Israël limite à 150 000 litres de carburant par jour l’entrée dans Ghaza, un volume insuffisant pour maintenir les services vitaux. Plus de la moitié des ambulances sont désormais à l’arrêt, et 98,5 % des terres agricoles sont devenues inutilisables, signe d’un effondrement quasi total du système alimentaire local.

Vague de frappes meurtrières

À l’aube de mardi, 30 Palestiniens ont été tués dans une série de frappes israéliennes qui ont touché des maisons et des abris de fortune dans plusieurs zones de Ghaza. Dans le quartier de Zeitoun, au sud-est de la ville, un bombardement a anéanti la maison de la famille Al-Hosri, tuant quatre personnes et en blessant deux autres. Non loin, la maison de la famille Al-Nadim a été frappée, faisant quatre morts et plusieurs disparus. Au sud de la ville, un autre tir a touché la maison de la famille Salmi, causant la mort d’un habitant et la disparition d’autres. Dans le camp d’Al-Shati, un obus a frappé le toit de la maison de la famille Al-Habil. Dans le centre de la bande, un enfant a été tué et onze autres personnes blessées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient l’aide alimentaire près de Wadi Ghaza.

Aide humanitaire, un piège mortel

Depuis le 27 mai, Israël met en œuvre une distribution controversée d’aides via une entité appelée « Gaza Humanitarian Relief », soutenue par Tel-Aviv et Washington, mais rejetée par l’ONU. Cette méthode a déjà coûté la vie à 1 807 Palestiniens et blessé plus de 13 000 personnes, les soldats israéliens ouvrant régulièrement le feu sur les civils venus chercher de la nourriture.

Tragédie familiale à Khan Younès

Dans la zone de Mawasi, à l’ouest de Khan Younès, un bombardement a tué cinq Palestiniens d’une même famille – un père, une mère et leurs deux enfants – ainsi que d’autres déplacés qui trouvaient refuge dans une tente. Les chiffres du ministère de la Santé sont accablants : 61 499 morts, 153 575 blessés, plus de 9 000 disparus et des centaines de milliers de déplacés. La famine, les massacres et la destruction systématique des infrastructures civiles continuent, malgré les injonctions de la Cour internationale de justice.

La faim tue toujours 

Rien qu’au cours de la dernière journée, cinq Palestiniens sont morts de faim et de malnutrition à Ghaza, portant à 227 le nombre total de victimes de la famine depuis le début de la guerre, dont 103 enfants. Parallèlement, 69 corps – dont celui d’une victime exhumée – et 362 blessés ont été acheminés vers les hôpitaux. Les « martyrs de la faim » s’ajoutent à ceux tombés sous les bombes. En 24 heures, 29 morts et 127 blessés ont été enregistrés dans les files d’attente pour recevoir de la nourriture. Les frappes et la faim s’entretiennent mutuellement, formant un double siège qui prive la population non seulement de sécurité, mais aussi de moyens de survie. Les hôpitaux, à bout de souffle, voient mourir chaque jour des enfants que des compléments alimentaires simples auraient pu sauver. La mort de Mohamed Zakaria Khadr, petit garçon déjà fragile, en est un symbole tragique. Elle rappelle que, dans Ghaza assiégée, les armes ne tuent pas seules : la faim est devenue un projectile invisible, mais tout aussi implacable.

M. Seghilani

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