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IL PROPOSERA UNE LOI POUR LA RECONNAISSANCE DE L’ÉTAT PALESTINIEN À LA RENTRÉE PARLEMENTAIRE : Le Parti national écossais défie Londres

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Le Parti national écossais (SNP), formation indépendantiste disposant de neuf sièges au Parlement britannique, a annoncé hier son intention de présenter un projet de loi visant à reconnaître officiellement l’État de Palestine.
Cette initiative, qui pourrait être soumise au vote dès septembre, intervient alors que le Premier ministre travailliste Keir Starmer continue de refuser un tel engagement hors du cadre d’un accord de paix global au Moyen-Orient. Le chef du groupe parlementaire du SNP, Stephen Flynn, a déclaré que le parti déposerait ce projet de loi à la rentrée parlementaire, à l’issue de la pause estivale : « Nous allons soumettre un texte pour reconnaître l’État de Palestine dès septembre. Et si nécessaire, nous imposerons un vote. » Il a vivement critiqué la position du chef du gouvernement, l’appelant à abandonner son alignement sur la politique israélienne : « Keir Starmer doit cesser de défendre l’indéfendable, et trouver le courage de demander à Israël de mettre fin à sa guerre maintenant. ». Cette annonce intervient dans un contexte de vives tensions politiques autour de la guerre menée par l’armée sioniste contre la population de Ghaza. Les critiques se multiplient à l’encontre du Premier ministre, accusé de passivité face aux violations du droit international perpétrées par Israël. Vendredi, plus de 220 parlementaires britanniques, dont plusieurs dizaines issus du propre Parti travailliste de Starmer, ont exhorté Downing Street à suivre l’exemple de la France en reconnaissant un État palestinien. Ces appels se sont intensifiés après l’annonce faite par le président français Emmanuel Macron, qui a affirmé que la France reconnaîtrait officiellement l’État de Palestine lors de la prochaine assemblée générale des Nations unies, prévue en septembre. Si Paris franchit ce cap, elle deviendra la première puissance du G7 et la plus influente des capitales européennes à poser un tel acte diplomatique.

Le Royaume-Uni sous pression internationale
Face à cette pression croissante, le bureau du Premier ministre a fait savoir que Starmer avait discuté samedi avec ses homologues français et allemand. Il leur aurait exposé les initiatives britanniques, notamment le largage d’aide humanitaire par voie aérienne au-dessus de la bande de Ghaza et des plans d’évacuation d’enfants malades ou blessés. Cependant, pour le SNP et de nombreux observateurs, ces gestes restent insuffisants au regard de l’urgence humanitaire dramatique dans l’enclave palestinienne. Les bombardements israéliens se poursuivent, les infrastructures civiles sont anéanties, et le spectre d’une famine généralisée s’installe sur une population déjà meurtrie.

Une dynamique politique nouvelle au Parlement
Le SNP, bien que minoritaire avec ses neuf sièges sur les 650 que compte la Chambre des Communes, cherche à imposer le débat au sein du Parlement. En forçant la majorité à se positionner sur un texte concret de reconnaissance de la Palestine, le parti entend mettre en lumière les contradictions de la politique étrangère britannique et accentuer la pression sur un Premier ministre dont l’autorité morale est de plus en plus contestée. La manœuvre du SNP pourrait aussi constituer un test politique pour le Parti travailliste lui-même, traversé par des dissensions internes sur la question palestinienne.
Plusieurs figures de la gauche travailliste ont déjà exprimé leur soutien à la reconnaissance de la Palestine, en rupture avec la ligne officielle de Starmer.

Un tournant pour la diplomatie européenne ?
Si la France met à exécution sa promesse en septembre, elle pourrait ouvrir la voie à une dynamique plus large en Europe. La reconnaissance formelle de l’État palestinien par des pays majeurs remettrait en question le consensus occidental traditionnel, longtemps fondé sur un « processus de paix » vidé de tout contenu depuis des décennies, et pourrait rebattre les cartes diplomatiques face à un conflit devenu intolérable aux yeux d’une partie croissante de l’opinion publique mondiale. Dans ce contexte, le geste du SNP apparaît non seulement comme un acte de solidarité avec le peuple palestinien, mais aussi comme une tentative de redonner à la diplomatie britannique un cap éthique, aujourd’hui largement critiqué pour son inertie et son double discours.
Le Royaume-Uni est aujourd’hui sommé de choisir entre la prudence diplomatique figée et un sursaut moral attendu par une grande partie de ses citoyens. Le projet de loi du SNP, s’il aboutit à un débat parlementaire en septembre, marquera une nouvelle étape dans la pression exercée sur le gouvernement britannique, appelé à sortir de sa neutralité complice et à rejoindre les nations qui reconnaissent les droits fondamentaux du peuple palestinien.
M. Seghilani

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