Dans un communiqué cinglant, le mouvement de la résistance palestinienne a dénoncé hier les largages aériens de vivres effectués par l’armée israélienne au-dessus de certaines zones du territoire assiégé. Qualifiant ces opérations de « manœuvre trompeuse », le mouvement y voit une tentative de l’occupation de « se blanchir aux yeux du monde », alors même qu’elle orchestre une famine de masse contre plus de 2,4 millions de Palestiniens.
« Le droit à la nourriture et aux soins est fondamental. Ce que fait l’occupation, c’est de la propagande en uniforme », accuse le communiqué, qui fustige une opération « cosmétique », incapable de répondre aux besoins réels de la population. Car pendant que quelques colis tombent du ciel, les bombardements se poursuivent, les passages restent fermés, et la faim fait des ravages. Pour Hamas, ces distributions sont une parade à la pression internationale croissante, une manière de détourner les regards de la racine du mal : le blocus et l’occupation militaire. Les « couloirs humanitaires » imposés par Israël ne sont que des outils de contrôle, utilisés non pour soulager la détresse, mais pour gérer politiquement une famine qu’ils ont eux-mêmes provoquée. Les chiffres sont implacables : plus de 1000 morts et 6000 blessés liés au manque d’accès aux soins et à la nourriture. Selon les autorités locales, Ghaza a besoin d’au moins 600 camions d’aide par jour, sans compter les 250 000 boîtes de lait infantile par mois. Rien que pour maintenir une survie minimale. La solution n’est pas dans les airs, dit le mouvement, mais au sol : rouvrir les passages frontaliers, sans condition. Sur le terrain, la résistance palestinienne multiplie les embuscades. Ce samedi, les brigades Al-Qassam ont détruit trois véhicules blindés israéliens à l’est de Khan Younès à l’aide d’explosifs placés dans les cabines de commandement. Une troisième a été ciblée par un missile de précision. Par ailleurs, une pelleteuse militaire a été détruite par le Jihad islamique à l’est de Jabaliya. D’autres attaques ont visé un poste de commandement israélien au sud de la bande, ainsi qu’un champ de mines piégé à Deir al-Balah. Israël reconnaît des pertes : au moins trois soldats tués, dont un officier du corps technologique de la brigade Golani, victime d’un engin explosif collé à son blindé. L’enquête militaire tente encore de comprendre comment les résistants ont pu s’approcher aussi près. Pendant ce temps, le risque d’une mort collective par famine plane sur plus de 100 000 enfants, selon les ONG internationales. Les condamnations diplomatiques s’accumulent, mais rien n’arrête l’étranglement délibéré de Ghaza. Et pendant que le monde détourne les yeux, des colis tombent du ciel, pendant que les bombes pleuvent, et que les mères enterrent leurs enfants affamés.
M. S.