À la suite de l’agression non encore élucidée, mercredi 9 juillet dernier, d’un habitant de la petite ville de Torre Pacheco, dans le sud-est de l’Espagne, la localité est devenue « une véritable cocotte-minute », rapporte le quotidien La opinion de Murcia.
Domingo, 68 ans, a été passé à tabac, en pleine rue, par deux jeunes hommes alors qu’il se promenait. Il a déclaré ne pas connaître ses agresseurs, mais ceux-ci lui ont semblé être d’origine nord-africaine mais sans aucun motif apparent. Depuis, “l’escalade des tensions” dans cette ville de 40 000 habitants de la région de Murcie a donné lieu à des images de “bagarres à coups de pierres et de bouteilles, de coups de couteau et de dommages aux véhicules.” Hier dimanche, les autorités espagnoles ont appelé au calme à Torre Pacheco, une commune proche de Murcie, dans le sud-est du pays, secouée par une deuxième nuit consécutive d’émeutes visant des populations immigrées.
Les affrontements ont fait au moins cinq blessés selon la préfecture. Cette agression, filmée et dont la vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux, a poussé la mairie de la commune, dont plus de 30% de la population est d’origine étrangère, à organiser un rassemblement vendredi après-midi. Cette manifestation, qui se voulait pacifique, a dégénéré en raison de la présence de groupes d’extrême-droite qui ont diffusé des slogans anti-immigrés, selon les autorités. D’après le quotidien La Opinión de Murcia, des groupes d’extrême-droite appellent à une « chasse » aux immigrés. Plusieurs groupes de personnes ont parcouru les rues de la commune avec des bâtons à la recherche de personnes d’origine étrangère, malgré le déploiement d’un important dispositif policier. Au moins une personne a été interpellée, selon la préfecture. Un autre groupe d’extrême-droite, baptisé « Deport them now » (« Déportez-les maintenant ») a appelé sur Telegram à une « chasse » aux personnes d’origine nord-africaine les 15, 16, 17 juillet avec pour objectif de retrouver les agresseurs. Ce même groupe incite à incendier des commerces tenus par des Maghrébins.
Par ailleurs, la gauche accuse l’extrême-droit de jeter de l’huile sur le feu, tandis les autorités, de leur côté, ont tenté d’apaiser les esprits. Le maire a aussi appelé à ne pas confondre les « délinquants » avec l’ensemble de la population immigrée, venue « pour travailler ».
R. I.