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L’ARMÉE SIONISTE BOMBARDE ET PLANIFIE UN DÉPLACEMENT MASSIF DES POPULATIONS : Beit Hanoun sous un déluge de feu

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Dans ce qui est décrit comme l’attaque la plus violente et la plus intense depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, l’armée sioniste a transformé, dans la nuit de samedi à dimanche, la ville de Beit Hanoun, au nord de Ghaza, en un foyer de feu. Selon des sources locales, plus de 40 frappes aériennes simultanées ont dévasté cette localité déjà meurtrie, après qu’une opération de la résistance palestinienne y a coûté la vie à cinq soldats israéliens et blessé quatorze autres le 8 juillet dernier.
Le porte-parole de l’armée sioniste a annoncé le lancement d’une « grande opération » à Beit Hanoun, quelques jours après l’embuscade spectaculaire tendue par les combattants palestiniens. Selon les médias israéliens, l’assaut de la résistance a débuté par l’explosion d’un engin contre un véhicule blindé, suivi de la destruction d’une pelleteuse D9, d’un char, et même d’un robot chargé d’explosifs. Un équipage médical israélien aurait également été pris pour cible, forçant l’armée à mobiliser un important soutien aérien pour évacuer morts et blessés vers cinq hôpitaux. Des sources israéliennes ont révélé que l’un des blessés serait un haut gradé, et que l’unité touchée appartient à la brigade « Netzah Yehuda », qui regroupe des soldats issus des « Haredim », l’aile ultra-religieuse extrémiste. Cette opération de la résistance a marqué un coup dur pour l’armée sioniste dans une zone qu’elle occupe et rase régulièrement depuis le début de son offensive. Le porte-parole des Brigades Al-Qassam, Abou Obeida, a salué cette action, qualifiant l’opération de « coup supplémentaire porté à l’arrogance de l’occupant ». Dans la foulée de ces représailles, l’armée sioniste a déchaîné ses bombardements sur tout le territoire. Dans la seule journée de dimanche, 29 Palestiniens ont été tués, dont 18 dans le camp de Nuseirat. Le drame a frappé les abris, les points d’approvisionnement en eau, les logements et même les tentes de fortune installées pour les déplacés. À l’ouest de Ghaza, six civils ont péri dans un raid sur un logement au camp de la Plage, tandis que deux autres ont été tués dans le quartier Al-Sabra au sud de la ville. À Nuseirat, neuf membres de la famille Arabid ont été décimés dans leur maison, et un autre bombardement a coûté la vie à huit civils supplémentaires, dont six enfants, alors qu’ils cherchaient simplement de l’eau. Plus au sud, à Khan Younès, trois personnes ont été tuées lorsqu’un missile a frappé une tente de déplacés à Al-Mawasi, une zone qui accueille des milliers de familles chassées de leurs foyers. Selon les derniers décomptes, plus de 58 000 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre 2023, dont une majorité de femmes et d’enfants. Le nombre de blessés dépasse désormais les 138 500, sans compter les disparus toujours sous les décombres ou inaccessibles pour les secours.

Un plan de déplacement maquillé en « zone humanitaire »
Ces frappes s’inscrivent dans une stratégie plus large de déplacement forcé de la population. Le ministre sioniste de la Défense, Yisrael Katz, a récemment officialisé un projet cyniquement baptisé « zone humanitaire », qui prévoit de transférer près de 600 000 Palestiniens vers Rafah, au sud de Ghaza. Cette ville, déjà pulvérisée par des mois de bombardements, ne dispose plus d’aucune infrastructure de base pour accueillir une telle population. Selon les informations rendues publiques, cette zone sera transformée en un camp fermé, sous strict contrôle militaire, où les mouvements seront limités à ceux qui obtiennent un permis. En clair, un camp de détention à ciel ouvert, loin de toute considération humanitaire. Le plan, qualifié de violation flagrante du droit international, vise à créer une nouvelle Nakba, un exode de masse destiné à vider Ghaza de ses habitants originels, au mépris des conventions humanitaires les plus élémentaires. Parallèlement à l’escalade militaire, le blocus israélien se durcit chaque jour.
L’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, alerte sur une flambée dramatique des cas de malnutrition. Selon son directeur, Philippe Lazzarini, l’accès à l’aide humanitaire est désormais quasi nul, avec seulement quatre points de distribution pour une population affamée, contre 400 lors du cessez-le-feu précédent. Dans son dernier rapport, l’UNRWA rappelle que 800 civils désespérés ont été tués en tentant de récupérer quelques sacs de farine, sous le feu de l’armée d’occupation. Lazzarini dénonce une « stratégie de la faim » méthodique, où l’accès aux vivres devient une question de vie ou de mort pour des centaines de milliers de Palestiniens. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée sioniste a également pilonné le quartier Al-Zeitoun, où plusieurs morts et blessés ont été recensés. À Khan Younès, une nouvelle frappe de drone a touché un camp de déplacés près de l’hôpital Al-Amal, causant la mort de trois civils, dont un enfant. À Rafah, un habitant, Mohammed Al-Najjar, a été tué par des tirs israéliens, portant le bilan provisoire de la journée à plus de 30 morts supplémentaires.
Près de 58 000 morts, une population piégée dans les ruines, une famine organisée, un exil planifié : voilà la réalité à Ghaza, au-delà des communiqués lénifiants et des promesses d’aide humanitaire. Le plan dévoilé par Yisrael Katz s’inscrit dans une longue tradition coloniale de nettoyage ethnique, visant à effacer la mémoire palestinienne de sa terre. En dépit de l’indignation de la société civile et des appels pressants des agences humanitaires, la communauté internationale reste paralysée, incapable d’imposer une protection concrète aux civils piégés dans ce territoire transformé en abattoir à ciel ouvert. Mais malgré la puissance de feu, les drones, les chars et les faux prétextes humanitaires, un fait demeure : Ghaza tient, et sa résistance continue de défier l’occupant.
« Ceux qui possèdent la cause possèdent le dernier mot », dit-on à Ghaza, où, sous les décombres, le peuple palestinien continue d’affirmer qu’il ne sera jamais une simple variable dans un plan de déplacement méthodique.
M. Seghilani

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