Accueil ACTUALITÉ LANCEMENT EN FRANCE DU CASO : Né pour « décoloniser » le Sahara occidental

LANCEMENT EN FRANCE DU CASO : Né pour « décoloniser » le Sahara occidental

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Un nouvel acteur médiatique engagé pour la justice internationale vient de voir le jour en France.
Le Centre d’analyse du Sahara occidental (CASO) a officiellement été lancé, selon un manifeste publié ce dimanche sur les réseaux sociaux par son comité fondateur. À travers cette initiative, les porteurs du projet entendent rompre le silence qui entoure le sort du Sahara occidental, dernier territoire colonisé d’Afrique, et porter haut la voix du peuple sahraoui, privé depuis des décennies de son droit à l’autodétermination. Dans son manifeste intitulé « Pour que le droit international ne reste pas lettre morte », le CASO se présente comme un organe d’analyse et un média fondé sur une triple approche : juridique, historique et décoloniale. Il revendique un positionnement clair : défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, lutter contre l’oubli et faire exister un débat longtemps étouffé dans l’espace francophone. « Le silence persiste dans le débat public francophone, et il n’est pas neutre. Il protège l’occupation. Il rend possible la spoliation. Il nie la dignité d’un peuple », affirme le comité de lancement, en référence à l’occupation du Sahara occidental par le Maroc depuis 1975 occupation qualifiée d’illégale par le droit international et plusieurs résolutions onusiennes. Face à cette situation, le CASO annonce qu’il se donne pour mission de produire des analyses rigoureuses, de documenter les violations du droit international, mais aussi de décrypter les enjeux géopolitiques, juridiques et économiques liés à l’occupation marocaine. Il s’adressera en priorité aux élus, journalistes, chercheurs et citoyens francophones, afin de réinscrire le Sahara occidental dans le champ du débat public, notamment en France et en Europe. « Nous ne portons pas une cause identitaire, mais une cause universelle : celle du droit », insiste le manifeste. « Celle d’un peuple sans voix dans une région placée sous silence ». Le CASO entend également œuvrer pour une reconnaissance pleine et entière du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément aux principes du droit international et aux décisions rendues notamment par la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui ont à plusieurs reprises reconnu la spécificité et le statut distinct du territoire sahraoui. Afin de garantir son indépendance éditoriale et de construire une plateforme crédible et pérenne, le CASO lance une campagne de financement participatif dès le 6 juin prochain. Les fonds collectés serviront à développer un site d’analyse sobre et professionnel, à publier les premières fiches pédagogiques et rapports, mais aussi à organiser des actions de plaidoyer auprès des décideurs politiques et institutions européennes et françaises. « Ensemble, mettons fin au silence. Ensemble, soutenons le droit international. Ensemble, donnons une voix au Sahara occidental », conclut le manifeste, dans un appel clair à l’engagement citoyen. La création du CASO s’inscrit dans une dynamique plus large de résurgence des luttes anticoloniales et de réaffirmation du droit international face aux logiques de puissance et d’occupation. Dans un contexte mondial où les principes fondateurs des Nations unies sont de plus en plus mis à mal, ce nouveau centre souhaite contribuer à repolitiser les débats autour du Sahara occidental, souvent marginalisés ou déformés dans les médias dominants. En se positionnant à la fois comme acteur d’analyse, vecteur d’information et force de mobilisation, le CASO aspire à devenir une référence francophone sur un conflit trop souvent réduit au silence, malgré ses implications profondes en matière de justice, de droit et de paix.
M.Seghilani

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