Les Palestiniens commémorent aujourd’hui la Nakba, cette tragédie qui, en 1948, a vu l’expulsion forcée de centaines de milliers de Palestiniens de leurs terres. Ce jour représente non seulement la perte d’une Patrie, mais aussi une lutte continuelle contre l’occupation, les exactions, et la marginalisation internationale du peuple palestinien.
Le président du Haut Comité des activités de la commémoration de la Nakba, Ahmed Abu Holi, souligne que cette guerre, en cours, contre Ghaza et la Cisjordanie occupée est une continuité de la Nakba. Bien que l’occupation sioniste soit responsable de crimes de guerre, l’impunité dont elle bénéficie est révoltante, en grande partie à cause de l’inaction de la communauté internationale. Le slogan adopté cette année pour la commémoration est sans ambiguïté : « Nous ne partirons pas… la Palestine appartiendra toujours aux Palestiniens ». Cette Nakba, dont les répercussions se prolongent encore aujourd’hui, souligne la résilience du peuple palestinien face à une occupation sioniste de plus en plus violente et déshumanisante. La Nakba n’est pas un événement isolé dans l’histoire contemporaine des Palestiniens. Au contraire, elle s’inscrit dans une série d’agressions sionistes qui se prolongent jusqu’à nos jours. Même si 77 années se sont écoulées depuis ce premier déplacement forcé des Palestiniens en 1948, le peuple palestinien continue de vivre les conséquences de cette catastrophe historique à travers l’agression militaire systématique et l’effacement de son identité. La violence de l’occupation sioniste se manifeste aujourd’hui de manière aiguë dans la bande de Ghaza, où une agression génocidaire dévaste une population déjà fragilisée.
77 ans après, la Palestine résiste à l’exil forcé
L’occupation israélienne poursuit son nettoyage ethnique en Cisjordanie et à El-Qods occupée, où elle pousse la population palestinienne à fuir ses terres pour permettre l’expansion des colonies sionistes. Chaque jour, la Nakba se renouvelle, car la dépossession, l’exil, et la terreur ne cessent de marquer la vie des Palestiniens. Alors que les Palestiniens s’apprêtent à commémorer le 77e anniversaire de la Nakba, la situation sur le terrain est particulièrement grave. La résistance palestinienne ne se fait pas seulement entendre par des voix solidaires à travers le monde, mais se traduit également par des actions concrètes sur le terrain, en Cisjordanie, à El-Qods et à Ghaza. Ce jour est marqué par la révolte de tout un peuple, qui refuse de se laisser déposséder de son droit légitime à sa terre. Ce message, porté par tout un peuple, fait écho à l’idée que, même sous l’occupation et dans la souffrance, les Palestiniens ne céderont jamais à la tentation de l’exil ou de la négociation de leur terre. En dépit de l’agression barbare actuelle, le peuple palestinien ne se laisse pas abattre. La scène des centaines de milliers de déplacés revenant à pied dans le nord de Ghaza, après le cessez-le-feu de janvier dernier, est le symbole de cette résistance. Ces images ont marqué le monde entier, car elles montrent que malgré le génocide, la résistance palestinienne reste vivante et déterminée à ne pas céder aux plans américano-sionistes visant à les expulser de leur propre terre. Le souvenir de la Nakba résonne également à travers le monde arabe, où il n’est pas simplement un événement historique, mais un symbole de la lutte contre l’injustice et l’occupation. Il incarne une résistance qui, malgré la brutalité et l’intensité des attaques sionistes, persiste et refuse de mourir. La commémoration du 15 mai n’est pas seulement un retour sur les tragédies passées, mais une affirmation d’un droit qui demeure intact et un appel au monde pour que justice soit enfin rendue. Cette année, la commémoration de la Nakba s’accompagne de nombreuses actions sur le terrain, visant à soutenir Ghaza et à dénoncer les crimes de l’occupant. Ces actions cherchent à exercer une pression sur l’opinion publique internationale afin de mettre fin à l’agression contre Ghaza, au nettoyage ethnique en Cisjordanie et à El-Qods occupée, et à soutenir la solution de deux États. Le slogan palestinien réitère l’appel au retour des réfugiés et au respect des droits fondamentaux de la population palestinienne.
Le silence, complice des crimes sionistes
Le silence des responsables internationaux a permis à l’entité sioniste de perpétrer ses crimes sans véritable opposition. Cette impunité prolongée a ouvert la voie à des violations répétées du droit international, en particulier à Ghaza et en Cisjordanie occupée. Face à cette situation, les appels à la responsabilité et à la justice se multiplient. Le Haut Comité a également exprimé l’espoir que la communauté internationale se réveille enfin face à l’impunité d’Israël.
C’est dans ce contexte que Ahmed Abu Holi a réitéré son appel pressant à la création d’une commission d’enquête internationale indépendante, chargée d’examiner les crimes perpétrés par Israël, notamment à Ghaza et contre l’UNRWA, l’agence onusienne qui soutient les réfugiés palestiniens. Il a souligné l’urgence de renforcer le soutien à cette agence vitale, afin qu’elle puisse poursuivre sa mission de secours et d’assistance auprès des millions de réfugiés palestiniens dispersés dans les camps et les zones de conflit. Les récits de réfugiés palestiniens témoignent de la continuité d’un drame historique. Aïfa, une vieille dame ayant vécu la Nakba de 1948, raconte l’horreur de l’exil initial. Pourtant, affirme-t-elle, ce que vivent aujourd’hui les Ghazaouis dépasse en cruauté ce que sa génération a enduré. Les bombardements massifs, la destruction systématique des quartiers, et la persistance du nettoyage ethnique ne sont pas des histoires du passé, mais des réalités quotidiennes, auxquelles le monde semble indifférent. À Ghaza, en Cisjordanie ou dans les camps à l’étranger, les réfugiés palestiniens continuent de vivre dans des conditions inhumaines. Leur quotidien est rythmé par le manque, l’insécurité, et l’espoir fragile d’un retour. Chaque génération porte le fardeau de l’exil, marquée par la violence, le déracinement et la mémoire d’un pays volé.
Survivre sous les bombes
L’espoir des réfugiés se heurte aujourd’hui à une lutte désespérée pour la survie. Sous les bombes, dans les ruines ou les camps surpeuplés, la dignité humaine est chaque jour bafouée. Pourtant, les Palestiniens refusent de céder à la résignation.
Leur résistance est aussi celle du quotidien, du maintien de la vie et des souvenirs, malgré l’acharnement de l’occupation. Des témoins, comme Mahmoud Safi, continuent de porter la mémoire vivante de la Nakba. Originaire de Majdal, ville détruite en 1948, il a fui vers Ghaza. Il compare aujourd’hui les scènes d’horreur vécues dans sa jeunesse aux massacres actuels, soulignant que l’expulsion continue, sans fin ni compassion. Ces témoignages renforcent la conviction que la Nakba n’est pas un simple souvenir historique, mais une blessure ouverte. Pour le peuple palestinien, la mémoire n’est pas passive. Elle est une arme, un acte de résistance. La Nakba reste une référence permanente dans leur lutte, un cri contre l’effacement de leur identité et de leurs droits. Cette mémoire vivante alimente la volonté collective de refuser la dépossession, l’oubli et la soumission.
Le droit au retour et à l’autodétermination
Face à l’occupation et à l’oppression, les Palestiniens persistent à réclamer leur droit au retour, leur droit à l’autodétermination, et la création d’un État palestinien libre avec El-Qods-Est comme capitale. Cette revendication est au cœur de leur lutte, soutenue par une solidarité mondiale toujours plus mobilisée malgré le mutisme officiel de nombreuses puissances.Il est temps pour la communauté internationale de cesser de détourner le regard. Le soutien à la cause palestinienne ne peut rester symbolique ou verbal. Il doit se traduire par des actions concrètes : sanctions contre l’occupation, reconnaissance pleine de l’État palestinien, protection des civils et des réfugiés. Le monde a une responsabilité morale et juridique à assumer. Le 15 mai, jour de la commémoration de la Nakba, n’est pas qu’un souvenir figé dans le passé. C’est un moment de vérité, un cri de justice qui rappelle que le crime n’est pas terminé. Tant que les Palestiniens seront privés de leur terre, de leur dignité et de leurs droits, ils continueront de résister, de se souvenir, et de lutter. Ce jour est aussi une invitation à l’humanité toute entière à s’élever contre l’injustice, à se tenir aux côtés de ceux qui luttent pour leur liberté, et à ne pas laisser la Nakba devenir une fatalité silencieuse.
M. Seghilani
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