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80e ANNIVERSAIRE DES MASSACRES DU 8 MAI 1945 : Commémoration dans l’honneur et la fierté

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Plusieurs activités commémoratives de la Journée nationale de la mémoire, à l’occasion du 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, organisées sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ont été lancées jeudi par le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga.
Cette cérémonie s’est déroulée au palais des nations en présence de hauts responsables de l’Etat et de membres du Gouvernement, ainsi que de représentants de la famille révolutionnaire et de la société civile, et de nombre d’amis de la Révolution de libération. Organisée par le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit sous le slogan « Journée de la mémoire, journée mémorable pour une ère espérée », cette cérémonie illustre les valeurs de fidélité à la mémoire des chouhada, victimes du colonialisme français abject. Aussi la Direction générale des Archives nationales, en collaboration avec le Centre des Archives nationales, a tracé un programme comprenant conférences et expositions sur l’ensemble du territoire national à l’occasion de cette Journée. Ces manifestations ont comme objectif la mise en lumière des repères et des cadres fixés par les Archives nationales relatifs à la documentation des crimes contre l’Humanité commis par l’occupation française contre le peuple algérien sans défense, a expliqué Bounaâma à l’ouverture d’une conférence thématique intitulée: «Les crimes de la France coloniale au regard des lois et des chartes internationales », et d’une exposition de photographies et de documents ayant pour titre «Les crimes coloniaux français en Algérie 1830-1962, à travers les archives». Une exposition de photographies et de documents a été organisée à cette occasion mettant la lumière sur les méthodes ignobles utilisées par l’occupation française pour commettre ses crimes abjects contre le peuple algérien civil. Parmi les documents exposés, figurent des articles de presse étrangère et autres condamnations de parties soutenant la cause algérienne à l’époque.
À cette occasion, le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) a organisé, une conférence commémorant le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Dans une allocution à cette occasion, le président du Conseil, Mohamed Boukhari, a souligné que l’organisation de cette rencontre vise à rappeler les hauts faits des chouhada et des moudjahidine qui se sont sacrifiés pour la liberté et l’indépendance de la patrie, précisant que les massacres odieux du 8 mai 1945, perpétrés par le colonisateur français à l’encontre du peuple algérien désarmé, ont constitué un «tournant décisif dans le cheminement du mouvement national algérien vers le recouvrement de l’indépendance ». Boukhari a, par ailleurs, souligné que le CNESE, «demeure fidèle au message des valeureux martyrs pour une Algérie forte et solidaire ». Pour sa part, le directeur du Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er novembre 1954, Hocine Abdessetar, a affirmé que les massacres du 8 mai 1945 représentent une «étape marquante et cruciale»dans l’histoire de l’Algérie, ayant constitué un «catalyseur du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération », révélant ainsi la «barbarie du colonisateur français et les crimes qu’il a commis à l’encontre du peuple algérien».
S. Oubraham

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SALAH GOUDJIL : « Un tournant décisif dans le passage à l’action armée »
Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a affirmé que les événements du 8 mai 1945 ont fait naître la conviction que «le colonialisme ne partirait que comme il est venu… par les armes ». Il a ajouté que ces massacres sanglants ont clairement révélé que le langage de la résistance pacifique n’était plus efficace face à la brutalité de l’occupant français. Invité d’une émission spéciale de la Radio algérienne à l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, Goudjil a souligné que cette date a constitué un tournant décisif dans le passage de la lutte politique à l’action armée organisée. Il a mis en avant l’émergence d’organisations révolutionnaires, à l’instar de l’Organisation spéciale (OS), fruit d’une prise de conscience profonde que l’indépendance ne pouvait être conquise que par la force. «Dès 1947, nous avons commencé à structurer l’action, et l’Organisation spéciale a vu le jour. L’objectif était de se préparer pour le jour J», a-t-il expliqué. Évoquant le parcours révolutionnaire, le président du Conseil de la nation a salué le rôle déterminant de Mustapha Ben Boulaïd, qui a refusé la décision de geler l’Organisation spéciale après son démantèlement en 1950, en maintenant fermement le choix de la lutte armée malgré les pressions. «Ben Boulaïd s’y est opposé vigoureusement, car il disposait d’hommes et d’armes, notamment dans les Aurès», a-t-il rappelé. Par ailleurs, le même responsable a loué les choix du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qu’il considère comme un prolongement de l’esprit de Novembre. «Quand le Président s’est présenté, il l’a fait en homme libre, sans étiquette partisane. Il a déclaré : ‘J’ouvre mes bras à tous, l’Algérie est à tous’», a-t-il souligné, évoquant la portée symbolique du choix de la date du 1er Novembre pour la tenue du référendum sur la Constitution de 2020.
Enfin, Goudjil a appelé à l’enseignement de la véritable histoire nationale aux nouvelles générations, déplorant l’oubli de grands martyrs tels que Si Mohamed Bouazza. « Il fut parmi les premiers à rejoindre la lutte armée, tombé au champ d’honneur en 1958, et pourtant, personne ne se souvient de lui, même dans sa propre région », a-t-il regretté.
BRAHIM BOUGHALI : « Un symbole de la mémoire et du destin communs »
Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, a qualifié les massacres du 8 mai 1945 d’étape douloureuse qui a nourri et inspiré « la conscience nationale » de force supplémentaire pour déclencher la Guerre de libération. Sur son compte sur le réseau X, anciennement Twitter, le président de l’APN a considéré les massacres du 8 mai 1945 comme étant « un symbole de la mémoire et du destin communs ainsi que du renforcement de l’unité nationale ».
LAÏD REBIGA : « Ces massacres ont déclenché le volcan de la Révolution »
Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a déclaré que les massacres perpétrés à Sétif, Guelma, Kherrata et Aïn Témouchent, puis étendus à toutes les régions du pays, avaient été voulus par le colonisateur comme l’épilogue du combat nationaliste. Dans son allocution prononcée ce jeudi au Palais des nations, le ministre a souligné que ces tragiques événements s’étaient transformés en une étincelle qui a ravivé la flamme du combat et déclenché l’éruption du volcan de la glorieuse Révolution de libération. « Le peuple algérien a alors donné un exemple de courage et de générosité, n’hésitant jamais à répondre à l’appel de la patrie, pour défendre son honneur et sa dignité. Ce peuple a signé son engagement dans le sang, marquant de ses membres déchiquetés chaque parcelle de notre chère Algérie », a-t-il déclaré. Dans le même esprit, le ministre a rappelé que « les sacrifices et les épopées de nos ancêtres demeurent une source d’inspiration sur le chemin de l’Algérie victorieuse qui avance résolument vers un avenir prometteur ». Et d’ajouter : « Alors que nous commémorons le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, nous nous retrouvons unis en ce jour de recueillement, empreints de fidélité et de reconnaissance, pour puiser dans les exploits de nos martyrs et moudjahidine les leçons de bravoure et de résistance. »
BRAHIM MERAD : « Seule la voie des armes »
De son côté, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a affirmé que les événements tragiques du 8 mai 1945 ont marqué un tournant décisif dans la lutte pour l’indépendance, en démontrant à la classe politique de l’époque que seule la lutte armée pouvait mettre fin à la domination coloniale. Dans une déclaration à la presse, le ministre a souligné : « ces événements, qui ont coûté la vie à 45 000 martyrs, ont profondément ébranlé la conscience nationale et poussé la classe politique à conclure que la seule voie possible était celle des armes face au colonisateur brutal. Ce fut le point de départ du 1er Novembre 1954. Sans ces événements, nous serions peut-être encore en négociation. » Le ministre a également déclaré : « Nous ne pouvons pas oublier ces événements, qui demeurent une tache indélébile sur le visage du colonialisme, lequel a eu l’audace de prétendre qu’aucun crime contre l’humanité n’avait été commis». Brahim Merad a par ailleurs exhorté les jeunes générations à connaître leur histoire et à comprendre les souffrances endurées par le peuple algérien durant la colonisation. Il a enfin souligné que de nombreux historiens en France reconnaissent désormais les crimes commis pendant et après la Révolution, et s’est dit convaincu que la France finira par admettre officiellement les atrocités perpétrées en Algérie par le régime colonial.
S. O.

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