Le peuple sahraoui célèbre aujourd’hui, le 52e anniversaire de la création du Front Polisario, son représentant unique et légitime reconnu par les Nations unies, dans un contexte marqué par la poursuite de la lutte armée contre l’occupant marocain, la résistance populaire des sahraouis dans les territoires occupés, des acquis politiques et diplomatiques en faveur de la cause sahraouie juste.
Le 10 mai 1973 naissait le Front Polisario (acronyme abrégé de l’espagnol Front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro), ayant pour objectif principal, la mobilisation du peuple sahraoui autour du combat libérateur contre la colonisation espagnole au Sahara Occidental. Dans la foulée de sa création, le Front Polisario entama la lutte armée dès le 20 mai 1973, pour affirmer l’attachement du peuple sahraoui à sa juste cause et annoncer la rupture avec une période de domination coloniale espagnole, s’érigeant ainsi en modèle de lutte parmi les mouvements de libération de par le monde aspirant à s’affranchir du joug coloniale. Le Front Polisario créé pour défendre les droits légitimes du peuple sahraoui à vivre libre et indépendant a mené son combat libérateur, contre la colonisation espagnole, qui se dérobant à ses obligations juridiques, politiques et historiques, en tournant le dos à la tenue du référendum d’autodétermination, a ouvert, la porte à l’occupation Marocaine, du Sahara occidental, en 1975, par les Accords de Madrid. aujourd’hui, le peuple sahraoui et son représentant unique et légitime reconnu par les Nations Unis (Onu) et l’union Africaine (UA), célèbrent son 52e anniversaire sur fond de poursuite de la lutte armée, reprise après la violation du cessez-le-feu de 1991, par l’occupant marocain, le 13 novembre 2020 et aussi par l’élan de soutien et de solidarité à la cause sahraouie qui se multiplient et s’intensifient à travers le monde. Le peuple sahraoui saisira une nouvelle fois cette occasion pour sensibiliser l’opinion publique internationale à la justesse de la cause sahraouie et éveiller les consciences qui ignorent que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation. Le 52e anniversaire de la création du Front Polisario sera également l’occasion pour ce dernier de réaffirmer une nouvelle fois sa détermination à la libération de sa patrie et son adhésion à l’ensemble des institutions de son pays pour la liberté, et rappeler aussi que la seule solution réaliste à la question sahraouie demeure l’organisation d’un référendum libre et transparent pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination. Le Polisario saisira aussi la célébration de cet évènement pour rappeler les acquis réalisés depuis 52 ans d’existence qui se veulent une réaffirmation de la reconnaissance du Front en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et l’indépendance.
L’attachement au combat libérateur et aux droits légitimes d’un peuple à l’indépendance, depuis les années 70, ont et continuent d’animer la volonté des sahraouis à épouser la liberté et l’indépendance
Le succès du Front Polisario a atteint son paroxysme après l’annonce de la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1976 (aujourd’hui devenue membre à part entière et fondateur de l’Union africaine), suite au retrait de l’occupant espagnol, alors que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 34/37 du 21 novembre 1979 reconnaissant entre autres, le Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui. Depuis, la question sahraouie est devenue célèbre au sein des instances continentales et internationales et ne cesse d’enregistrer des victoires diplomatiques et juridiques. Et en décembre 2024, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, lors de sa 79e session, une résolution dans laquelle elle a réaffirmé le cadre juridique de la question du Sahara occidental, en tant que question de décolonisation, un acquis important pour le peuple sahraoui. Sur le plan militaire, le Front Polisario poursuit sa lutte, en ciblant les positions et les retranchements des soldats de l’occupant marocain, depuis la décision de la reprise de la lutte armée, en réponse à la violation flagrante du Maroc de l’accord de cessez-le-feu, jusqu’au recouvrement de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental. En parallèle, la bataille juridique menée par le Front Polisario, notamment au niveau de l’Union européenne (UE), se poursuit afin de mettre un terme aux épisodes de pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par l’occupant marocain avec l’implication de certains pays européens. Ainsi, la décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) de février 2018 qui considère que l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d’application de l’accord de pêche UE-Maroc est « une violation » de plusieurs règles du droit international, notamment le principe d’autodétermination, a constitué un tournant décisif pour la question sahraouie. Cette décision est venue s’ajouter à une autre décision de la CJUE, rendue en décembre 2016, stipulant que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts, et par conséquent tout accord conclu entre l’UE et le Maroc « ne peut inclure les territoires sahraouis, et toute exploitation des ressources naturelles sahraouies exige le consentement du peuple sahraoui, à travers son seul et unique représentant légitime, le Front Polisario ». Aussi, le statut du Front Polisario a été renforcé à travers la résolution de la CJUE de septembre 2021, qui a confirmé la personnalité juridique internationale du Front Polisario et son éligibilité à plaidoyer devant les instances juridiques européennes afin de défendre les droits légitimes du peuple sahraoui. L’autre victoire juridique retentissante est celle enregistrée le 4 octobre 2024 lorsque la CJUE a rejeté le recours déposé par le Conseil et la Commission européens contre la décision du Tribunal européen portant annulation de deux accords Maroc-UE incluant de manière illégale les territoires du Sahara occidental, et a décidé d’annuler définitivement ces accords. La CJUE a également rejeté une demande de la Commission européenne visant à déformer la démographie du Sahara occidental et a annulé aussi l’application de l’accord aérien UE-Maroc au Sahara occidental, des décisions qui confirment, une nouvelle fois, que Rabat n’a ni souveraineté ni mandat d’administration sur le territoire sahraoui. Ces arrêts « ont accordé au peuple sahraoui ce que certains tentaient de nier concernant ses richesses et sa souveraineté », selon les propos du président de la République arabe sahraouie démocratique,, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali.
R. I./APS